Thème
Elles furent d’abord taxées de « pirates » ! Les radios libres émettant en France à la fin des années 70, sans l’accord des autorités, diffusaient des disques de rock que l’on ne pouvait pas entendre sur les grands réseaux alors officiellement autorisés. Rappelons que l’offre radiophonique était alors plutôt maigre : Radio-France et ses différentes antennes, dont Radio 7 qui tentât sans réussite d’occuper le créneau de l’underground musical ; Europe 1 et RTL d’envergure nationale, Sud-Radio et RMC sur une partie sud de la France. C’est tout.
Jusqu’à l’arrivée de la gauche au pouvoir en 1981 la bande FM a ainsi fait l’objet d’une véritable guérilla radiophonique. Ensuite, la libéralisation des ondes actée en 1982 a permis à des radios associatives d’obtenir une fréquence pour émettre en toute légalité. Ce qui n’empêcha pas d’autres, plus clandestines, de continuer à partager illicitement avec les auditeurs des programmes pointus de punk, de new-wave ou de garage sixties en toute indépendance. Les bénévoles qui les animaient passaient de longues heures sous des toits ou dans des réduits à faire entendre leurs morceaux préférés. Avec le temps, d’autres radios locales se sont elles aussi vu attribuer une autorisation de diffuser sans risque de coupures d’antenne. Certaines d’entre elles élargissaient leur engagement (car c’était bien de cela dont il s’agissait !) en s’impliquant dans l’organisation de concerts, de festivals ou dans l’aide à la production de compilations… C’est ainsi que progressivement au niveau national un véritable circuit des radios associatives a fini par se créer. Il fut un vrai support dans la reconnaissance, l’accompagnement et le développement des scènes rock alternatives ignorées des grands médias.
Au début, des années 90 six radios associatives rock, 666 à Caen, l’Eko des Garrigues à Montpellier, Radio Béton à Tours, Radio Dio à Saint-Etienne, FMR à Toulouse et la Radio Primitive à Reims, se sont réunies au sein de la FERAROCK (Fédération des radios rock) dont le but était de défendre les intérêts des radios associatives orientées rock, de les représenter et de coordonner certaines de leurs initiatives.
Plus de trente ans après l’association existe toujours ; elle rassemble aujourd’hui 24 radios partenaires… Quand à la bande son diffusée par les radios que l’on appelait naguère libres, elle continue aujourd’hui d’accompagner le quotidien de milliers d’auditeurs à travers l’Hexagone.
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