Artiste
Kati, Mali
Solide comme un Rok, rien ne fait chavirer Rokia Traoré. Autrice-compositrice-interprète, elle est ce qu’on peut appeler une femme accomplie et une artiste libre.
Née au Mali en 1974 d’un père diplomate, elle grandit entre l’Algérie, l’Arabie saoudite, la France et la Belgique. Aussi nomade que son enfance, sa musique croise la tradition mandingue et le modernisme occidental. Une partie de l’art de la parole et de la musique ainsi que l’usage d’instruments traditionnels comme la kora ou le n’goni étaient, jusque dans les années 60, réservés à la caste des djélis ou griots. En tant que noble bambara, le rock lui était plus accessible. Elle commença donc par jouer de la guitare en écrivant des textes en français, anglais puis en bambara. Toujours désireuse d’élargir le champ de liberté de son travail, elle créa son propre chemin artistique en “profitant de toute rupture ou petite fenêtre de tolérance qui célébrait la modernité au sein de la haute société malienne, société traditionaliste”. Elle se fit tout d’abord connaître au Mali en collaborant avec le balafoniste Keletigui Diabate ou le joueur de n’goni Bassekou Kouyate, des artistes considérés comme les nouveaux maîtres du répertoire traditionnel. Dès 25 ans elle est déjà considérée comme l’une des grandes voix d’Afrique et elle est aujourd’hui multi-primée aux World Musics Awards. Elle enregistre ses premiers morceaux en 1995 à Bamako, sous la direction artistique d’Ali Farka Touré. Ses débuts sur la scène européenne datent de 1997 lors d’un concert au festival « Musiques métisses » d’Angoulême. Elle remporte la même année le prix « Découverte Afrique » de Radio France internationale (RFI).
Elle décrit son travail comme “une musique du coeur”, par lequel elle se laisse définitivement porter. C’est avec douceur et d’une voix chaleureuse qu’elle aborde des sujets spirituels aussi bien que des sujets d’actualité. Dans son album Né So (2016), elle écrit pour les personnes réfugiées suite à la guerre qui éclata en 2012 au Mali. Nommée ambassadrice de bonne volonté du Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, elle encourage également la création artistique et la vie culturelle d’une société malienne en crise avec la Fondation Passerelle. Aujourd’hui elle continue de diversifier ses collaborations et sa palette expressive pour exprimer ses sentiments.
Depuis le début de ma carrière, je suis mon libre arbitre.Rokia Traoré
Gaëlle Maisonnier
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