Saint Levant

Saint Levant, de son vrai nom Marwan Abdelhamid, nait à Jérusalem d’une mère franco-algérienne et d’un père palestino-serbe en 2000. Il grandit à Gaza pendant la seconde intifada, cette période de violence israélo-palestinienne entre 2000 et 2005, avant de fuir avec sa famille en Jordanie. Le petit garçon à 7 ans. Dix ans plus tard, il déménage en Californie et étudie les sciences politiques. Marquée par les bombes et la guerre, l’enfance de Saint Levant nourrit profondément sa musique et son engagement pour la Palestine. Son nom de scène, “ Saint Levant “, fait d’ailleurs référence à la région du Levant - aujourd’hui appelée Proche-Orient - où est nichée sa terre natale.

A l’image de nombreux artistes des années 2020, Saint Levant connait un premier succès sur les réseaux sociaux. C’est un extrait de “Very Few Friends”, une chanson qu’il écrit en trois heures à peine, qui braque l’attention sur lui. Les paroles mélangent l’anglais, le français et l’arabe, rendant son style reconnaissable en mille. En 2023 sort son premier EP From Gaza, With Love paru sur son propre label. Quelques mois avant, sa chanson “Nails” le hissait au rang de star des réseaux sociaux. En 2024, il dévoile son premier album, Deira, qui était le nom de l’hôtel de son père à Gaza, détruit par les bombes quelques semaines avant la sortie du disque. Avec Deira, il rend un hommage pacifique au peuple de Gaza. Saint Levant y mêle musique traditionnelle arabe et hip hop, invitant ses auditeurs à embrasser la culture du Moyen-Orient. Tantôt chanson d’amour, tantôt chanson militante, l’artiste compose toujours avec sa marque de fabrique : le mélange de ses cultures.

Dans ses clips, Saint Levant n’hésite pas à s’inspirer des rues et ambiances qu’il a connu plus jeune. Chaque vidéo invite à découvrir les différents lieux qui marque sa multiculturalité. Entre “DIVA” ou “Galbi” aux scènes tournées à Alger et “Daira” dans les paysages de Jordanie, le chanteur partage au monde des images qui illustrent ses différentes attaches. La plupart de ses chansons sont centrées sur la Palestine qu’il nomme clairement ou qu’il dissimule derrière diverses images.

Sur scène, Saint Levant et son saxophone conquièrent les cœurs. Sobrement habillé en noir, l’artiste porte haut le keffieh ou ébauche quelques pas de dabkeh. A l’heure où l’horreur de la guerre israélo-palestinienne occupe le terrain médiatique, Saint Levant a parfois été critiqué pour son côté lover boy et pour instrumentaliser la cause palestinienne à des fins commerciales. Pourtant, l’artiste a ajouté à ses paroles des actes comme preuve de la sincérité de son engagement. Il crée ainsi la fondation 2048 Fellowship en 2024 qui permet à des artistes et créateurs palestiniens de s’exprimer et de partager leurs convictions politiques en profitant de l’influence de Saint Levant pour toucher le grand public.