Instrument
Nul besoin de matériau précieux pour fabriquer un instrument. L’imagination et l’inventivité suffisent à transformer n’importe quoi en outil à produire du son. Il n’y a qu’à voir les batteurs qui transforment des seaux en fûts à différentes notes ou bien ces musiciens qui reprennent des musiques de films en frappant sur des verres d’eau !
Le satonge, lui, est né dans les rues de Kinshasa, des mains d’un jeune Congolais débrouillard appelé Roger Landu. Le gamin s’est fabriqué un instrument de fortune fait de bric et de broc mais bien ingénieux, le « satonge » à partir d’une boîte de conserve comme il en traîne partout et d’une tige flexible, parfois en bois, qui tend une corde de guitare ou de violon. Le satonge est donc un instrument monocorde, dont on obtient les variations de notes en tirant ou poussant la tige, tout en grattant la corde, qui se tend ou se détend. Un instrument qui repose sur la dextérité de son musicien.
Roger Landu est repéré par le fondateur du génial groupe congolais Staff Benda Bilili, composé de musiciens de rues handicapés au début des années 2000. Il rejoint ces rois de la rumba congolaise et ajoute son satonge à leur instrumentarium. La renommée de Staff Benda Bilili dépassera vite les frontières de la République Démocratique du Congo et fera connaître le satonge à l’international. Le rappeur Youssoupha utilisera même un sample de « Moto Moindo » (« homme noir » en lingala, la langue du Congo), un morceau du groupe pour son titre « Noir Désir ». Et justement, on y entend quelques notes de satonge.
Le satonge est une invention qui démystifie la musique et la créationet prouve plus que jamais que le talent n’a pas portefeuille, ni nationalité. Bien au-delà de l’instrument lui-même, c’est le message d’espoir qu’il porte qui compte.
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