Style
Le séga se caractérise par son tempo 6/8, qui en a fait le roi du bal populaire dans tous les archipels des Mascareignes : Réunion, Maurice, Rodrigues et Seychelles. Mais sa forme diffère selon les îles et groupes sociaux. À l’île Maurice, le séga ravanne est rythmé par la ravanne, large tambour plat, la maravanne cousine du kayamb réunionnais et le triangle. D’abord rituel, il est devenu porteur de messages (notamment avec Ti-Frère) et a su se moderniser (notamment avec Menwar). Le séga tambour de Rodrigues met en avant les percussions, de même que celui des Cafres à La Réunion, où il a rejoint la variété, comme ailleurs, les notamment aux Seychelles.
À l’origine, le séga est une version dérivée de danses européennes (quadrille, polka, valse, mazurka, etc.) jouées aux violon, accordéon, banjo et triangle. Cette musique s’est métissée de rythmes et percussions importés d’Afrique australe et de Madagascar au temps de l’esclavage. Après son abolition, toutes les îles adoptent le séga. À Rodrigues, il existe un séga pour chaque événement (agricole, politique) et le “ségakordéon” cultive un art exquis de l’accordéon diatonique. À Maurice, le séga traditionnel évolue en divers styles, comme le “santé engagé” (chanson engagée), qui se métisse d’influences apportées d’Inde par les travailleurs engagés. À la fin des années 1980, déferle la vogue du seggae, subtil compromis de séga ternaire et de reggae binaire. Kaya, chanteur rasta mort en prison après un concert géant où il a promu l’herbe interdite, en est le grand héro-martyre. Dans les années 2000, tourisme aidant, des producteurs lancent le “séga dance” à grand renfort de marketing.
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