Shoegaze

Si le shoegaze était une image, il serait probablement la vision d’une brume sur l’océan à l’aube ou une rue citadine éclairée de néons dans la nuit. Le shoegaze est un sous-genre du rock alternatif. Il émerge à la fin des années 1980 au Royaume-Uni et connaît un certain succès dans les années 1990, avant de renaître vingt ans plus tard.

L’anglais shoegaze peut se traduire par “fixer ses chaussures”. L’expression fût utilisée pour la première fois par le magazine anglais New Musical Express, décrivant à la fois l’attitude introspective des musiciens sur scène et le regard des guitaristes tourné vers la myriade de pédales d’effets à leurs pieds. En effet, la caractéristique principale du shoegaze est l’utilisation de nombreux effets sur la ou les guitares : la distorsion, la saturation, le fuzz, le chorus, le vibrato… C’est l’accumulation de tous ces effets qui donne un son très particulier, une sorte de mur ou brouillard sonore opaque qui enveloppe le morceau. La voix du chanteur est aussi mêlée à ce brouillard et l’auditeur peine parfois à distinguer sa mélodie.

Le shoegaze a essayé quelques critiques, considéré comme une scène qui s’auto-célèbre et s’enferme sur elle-même. De nombreux groupes s’inscrivent dans ce sillon comme les parrains du genre, My Bloody Valentine et Slowdive (bien que le premier ne se soit jamais clairement défini comme tel, il est une des grandes sources d’inspiration des groupes qui s’en réclament). Citons également Chapterhouse, The Cocteau Twins ou The Jesus and Mary Chain. Le shoegaze a connu un regain dans les années 2010 avec l’arrivée de groupes comme The Radio Dept, et ses sonorités se retrouvent même dans des projets éloignés du du rock comme Beach House.

En bref, le shoegaze est un mouvement de romantiques qui expriment leur tristesse et leur contemplation à travers des vagues de son englobantes et enivrantes où le bruit (et non le cri) est au cœur de toute l’expérience.