Stax Records

Stax Records est une maison de disques fondée en 1960 à Memphis, dans l’Etat du Tennessee, dans le Sud des États-Unis. Cette ville abrite une forte histoire musicale : considérée comme le berceau du blues à Beale Street, elle a aussi vu naître un certain Elvis Presley.
Inspirés du succès de ce dernier Jim Stewart et sa sœur Estelle Axton fondent leur maison de disque, en produisant des disques de musique noire américaine, notamment de rythm’n’blues dans un premier temps. Fondée en 1957 sous le nom de Satellite Records, elle devient Stax, (de Stewart et Axton)… en 1960.
Evidemment Memphis a une forte histoire esclavagiste et la ségrégation y est restée forte. La musique n’y échappe pas qui distingue la « race music » des Noirs du reste de la production musicale. Mais, Stax fait d’emblée exception avec Booker T. & the MG’s, groupe mixte qui fera son premier et énorme succès avec Green Onions, un instrumental aux sonorités soul et funky.
Ce sera la marque de fabrique du label, une musique rêche et puissante, à cent lieues des violons de la rivale du nord, Tamla Motown, une musique jouée indifféremment par des musiciens blancs et noirs. Ce mix singulier de blues et de country, de soul et de rock porté par Booker T. & the MG’s, le groupe résident de la maison est appelé southern soul ou Memphis Sound. Il a accompagné les hits de Otis Redding, Sam and Dave, Johnnie Taylor, Staple Singers et autres Isaac Hayes qui scintillent au firmament de la musique américaine et constituent une belle part de la bande son du combat pour les droits civiques et de la fin de la ségrégation raciale.
Attentif au monde qui l’entoure, le label sera impliqué dans ces combats. En 1972 il organise avec ses vedettes un grand concert à Los Angeles, Wattstax, espérant panser les plaies béantes laissées par les dévastatrices émeutes de Watts en 1969, dont il nous reste un film, excellent témoignage d’une époque.
Stax est contrainte de déposer le bilan en 1975 à cause de problèmes financiers et des partenaires qui ne souhaitent plus les soutenir, mais revient cependant à la vie en 2007 et a retrouvé de la vigueur avec des artistes tels Angie Stone ou Ben Harper.