Swing

Style

1929

Le swing en quelques mots

Swing, autrement dit balancer. Un mot claquant pour dire que la musique qu’il désigne invite le corps à en suivre le mouvement. Ça balance !! Mot clef du riche vocabulaire du jazz, swing a donné un nom à la musique de ces grands ensembles de jazz des Etats-Unis, une quinzaine de musiciens brillants, habillés comme des princes, acharnés à faire danser les murs des salles de concerts, le public avec. Il apparaît à la fin des années 1920 et au début des années 1930 aux Etats-Unis comme une nouvelle étape du jazz qui gagne les grandes villes et s’installe dans les clubs fameux, tel le Cotton Club à New York ou le Green Mill à Chicago : jusqu’alors, le jazz était principalement écouté et joué par la communauté noire américaine, mais ça change.

L’ère du swing, c’est l’ère des big bands. Les plus notables sont ceux de Duke Ellington, de Count Basie ou de Bennie Goodman. Ces grands ensembles instrumentaux font du swing en mettant l’accent sur les contre-temps, en incorporant dans les performances des solos d’improvisation de chaque instrument, en construisant les morceaux selon des appels-réponses (un groupe d’instrument joue, un autre groupe lui répond) et en lisant les croches comme des triolets, ce qui donne cette rythmique swing qui fait danser.

Dans les années 1940, le swing connaît un déclin avec la montée de formations de jazz plus modestes jouant une musique plus introspective, plus cool, composées de musiciens à la dextérité extraordinaire formés dans les big-bands : c’est l’apparition du be-bop. En France, le swing a connu une heureuse descendance, celle du swing manouche, dont Django Reinhardt, à la guitare, et Stéphane Grappelli, au violon, ont été les splendides géniteurs et Sanseverino le malicieux héritier. Swing est aussi le nom de la première maison de disques française consacrée, évidemment, au jazz, née juste à la Libération, qui allait devenir Les Disques Vogue. Au-delà du jazz, le swing est devenu un terme pour décrire une sensation musicale. Quand “ça swing”, c’est qu’il y a cette rythmique qui fait bouger et donne une énergie forte et positive.

Par Eona Touzet. Source photo vignette : "The Benny Goodman Band", Hollywood, août 1936. swingandbeyond.com

Playlist

"Le swing du nul" par Sansévérino, 2015

3:35

"Moten Swing" par Count Basie, 1932

2:21

"Sing, sing, sing" par Benny Goodman, 1935

5:24

"For me formidable" par Charles Aznavour, 1963

3:24

"It don't mean a thing (if it ain't got that swing)" par Duke Ellington & Ella Fitzgerald, live 1965

2:34

Performance d'Aya Nakamura à la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Paris, 2024

2:48

"Minor Swing" par Django Reinhardt et Stéphane Grappelli, 1937, Quintet du Hot Club de France

3:17

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