Style
Derrière ce mot barbare se cache toute la frivolité festive et tape-à-l’œil de la décennie 80. La synthpop est un sous-genre de la pop, cette musique tellement partagée et chamarrée, où le synthétiseur occupe la place du roi. Dès les années 1960 puis 1970, le synthé s’immisce dans les musiques expérimentales et apparaît dans les niches. C’est à l’orée des années 1980, alors que le mouvement punk se meurt, que la new wave le réinvente et que le marché de la musique est à l’affut de tubes pas trop sulfureux pour faire remuer les pistes de danse que naît la synthpop à proprement parler. Les avancées technologiques comme l’invention du Minimoog, un synthé tout-en-un facile à utiliser, facilitent la création de morceaux. Ces derniers se font joyeux, dansants et légers. La synthpop conserve l’esprit bidouilleur des punks et s’affranchit du petit côté intello infligé au synthétiseur à ses débuts. Ce dernier s’incruste désormais partout. Couplé à des boîtes à rythmes, séquenceurs et autres appareils électroniques comme les vocodeurs, le synthé remplace de nombreux instruments — y compris des sons orchestraux. Le Royaume-Uni sera la capitale du genre, terre natale ou de cœur de nombreux artistes et groupes synthpop à l’origine de tubes enfiévrés. Ainsi Bronski Beat signe « Smalltown Boy », morceau de choix de la culture gay, Soft Cell et son « Tainted Love » souvent repris, « Take On Me » des Scandinaves de a-Ha rythment les nuits en discothèque. Depeche Mode, Tears for Fears, The Human League ou Ultravox en sont aussi les ambassadeurs.
Si le genre disparaît des radars dans les années 1990, ringardisé par la déferlante hip hop, il est remis au goût du jour dans les années 2000 grâce à des artistes de pop américaine dont les plus de 20 ans se souviennent peut-être à l’image de Carly Rae Jepsen, Kesha ou Owl City…
Aujourd’hui, la synthpop a acquis ses lettres de noblesse et la patine du temps la rend fréquentable par les popeux branchés. Hyphen Hyphen, The Weeknd, Christine and the Queens et Charlie XCX (ces deux artistes ayant d’ailleurs fait un duo) ou encore, évidemment, Lady Gaga, la réinventent. Même Tokio Hotel, groupe de rock emo allemand incroyablement populaire dans les années 2000, entame depuis quelques années un virage franchement synthpop. La roue tourne…
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