Tamino

Si le prénom façonne la personnalité de celui ou celle qui le porte, alors la coqueluche de la scène rock et folk belge 2022 ne doit pas son succès au hasard. Né en 2006 d’un père égyptien et d’une mère flamande, Tamino-Amir Moharam Fouad est bien nommé. Tamino, c’est le héros princier de La Flûte Enchantée, le célèbre opéra de Mozart et Amir signifie « prince » en arabe. Cet élégant fait trembler les cœurs de ses auditeurs. Tamino est le rejeton d’une famille de musiciens et de mélomanes. Son grand-père, le chanteur et acteur Muharram Fouad, est une des stars du cinéma égyptien des années 60. Une destinée toute tracée, on vous dit. Très vite, Tamino dévoile des talents évidents pour la musique : oreille absolue, et tessiture de quatre octaves. Biberonné tant à la folk anglophone qu’à la musique arabe, il sait employer les mélismes qui font la musique orientale.

C’est en 2016 que le jeune homme se révèle au public avec « Habibi », démonstration de force de son ambitus, son étendue vocale. Les quelques singles de son EP suffisent à convaincre et à lui ouvrir les portes des plus grands festivals et des plus grandes salles : le Printemps de Bourges, Rock en Seine, La Maroquinerie, La Cigale, l’Olympia… En 2018, Tamino sort son premier album, Amir, qui contient, en plus de la pépite « Habibi », les délicieux « Indigo Night » ou « Cigar ». En 2022, il sort un nouvel opus, Sahar, et présente à cette occasion « Sunflower » en duo avec sa compatriote Angèle. Un album chaleureux, mélange onctueux de pop, de rock et de musique arabe.

S’il joue du piano et de l’oud avec aisance, c’est souvent armé de sa guitare qu’il se présente sur scène. À la manière d’un Jeff Buckley plus rock et plus oriental, Tamino fascine, envoûte, hypnotise un public charmé par son regard et sa stature. La voix, la guitare se mêlent dans un régal auditif de rock doux et atmosphérique. Sur scène, Tamino joue la carte du mystérieux garçon ténébreux et ça fonctionne. Pour l’heure, le prince fait salle comble.