Thriller

Thriller : quel album, quel clip et quel titre ! L’enfant prodige de la famille Jackson sort en 1982 un second album solo, vite devenu un jalon majeur de l’histoire des musiques populaires. C’est une véritable révolution sonore, visuelle et commerciale. Avec l’assurance qui sied aux princes, Michael et son fameux producteur, Quincy Jones, figure cardinale de la musique aux Etats-Unis, sortent un disque plein de hits sublimes aux multiples couleurs sonores vendu aujourd’hui à plus de 40 millions d’exemplaires. Le titre « Thriller », extraordinaire pulsation rythmique, détonnant mélange de rock et de soul au son novateur, est flanqué d’un clip aux allures de court-métrage effrayant qui marquera son temps et explosera les chiffres d’audience de la toute nouvelle chaîne musicale, MTV ! Réalisé par John Landis, célèbre réalisateur d’Hollywood, il met en scène le chanteur et sa petite amie allant voir un film d’horreur où figure Michael Jackson lui-même. Transformé en loup-garou, il menace de dévorer sa chérie ! Sortis du cinéma en cette soirée de pleine lune, Michael, ravi et taquin, chante et danse superbement, avant, passé le cimetière, d’être rejoint par une terrifiante bande de zombies-danseurs pour une chorégraphie légendaire, presque la version pop d’une « Danse macabre ». La fin nous révèle que ce n’était qu’un cauchemar… Mais en sommes-nous vraiment sûrs ? Il y a quelque chose de frappant à le voir lui-même transformé en zombie, quand on pense à ce que fût sa vie après ce succès planétaire.

L’implacable rythmique aux accents funk est enrichie d’éléments musicaux évoquant l’univers de l’horreur et du gothique avec des instruments comme l’orgue ou le thérémine. Les synthétiseurs sont à la fête et redoublent de riffs, ponctués de « pêches » de cuivres et de guitares. La voix d’outre-tombe qui traverse le clip est celle de Vincent Price, alors un des derniers acteurs des films d’horreur des années 1920 et 1930. Ce titre est une invitation permanente à la danse et, reconnaissons-le, quarante ans plus tard il continue de nous faire frémir. Et danser.