Morceau
Sorti en 1978 sur l’album Nina Hagen Band, premier album du groupe éponyme, « Unbeschreiblich weiblich » (en français « Indescriptiblement féminine ») est un véritable manifeste féministe, écrit par Nina Hagen.
Elle y défend le droit à l’avortement et le droit des femmes à disposer de leurs corps, faisant ainsi écho aux luttes de la deuxième vague du féminisme. Nina Hagen convoque Simone de Beauvoir (philosophe française et autrice du traité « Le deuxième sexe ») et Marlène Dietrich (actrice et chanteuse allemande). Mobiliser ces icones de la culture légitime et de la culture populaire est une manière parfaite pour appuyer son plaidoyer. La hippie punk n’hésite pas à dévoiler ses propres déchirements puisqu’elle évoque même l’avortement qu’elle a subi. Nina Hagen le scande : elle ne se soumettra pas au carcan de la maternité.
Son intonation particulière vient sublimer le propos, sorte de montagnes russes entre le rauque proche du grognement animal et les aigües. Parfois, Nina Hagen chante d’une voix stridente presque maléfique, qui rappelle celles des sorcières, figure autrefois négative et désormais réhabilitée par les mouvements féministes. Plus rythmée que mélodique, elle joue sur le timbre et l’énergie. Un chœur vient se superposer à son chant, pour répéter « Für dich ?, Für mich ? » comme autant de voix qui viennent questionner l’injonction à la maternité.
« Unbeschreiblich weiblich » reprend les marqueurs du hard rock, avec guitare, basse, batterie et tempo rapide. L’intro est marquée par un riff de guitare cinglant et laisse place à un thème harmonisé à deux guitares, typique du hard rock des années 80.
En s’emparant et détournant les codes de la musique bien virile de l’époque, Nina Hagen signe un hymne émancipateur dont la fougue ne s’est pas éteinte !
[Verse 1] Ich war schwanger Mir ging’s zum Kotzen Ich wollt’s nicht haben, musste gar nicht erst nach fragen Ick fress’ Tabletten Und überhaupt, Mann Ich schaff’ mir keine kleinen Kinder…
J'étais enceinte Ça m'a donné la gerbe Je n'en voulais pas Fallait pas me demander avant Je me truffe de médocs Et de toutes façons, mec Je n'aurai pas de petit enfant Non, non,…
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