USé

Derrière ce nom de scène assez vrac et un look de gadjo barré du Nord se cache Nicolas Belvalette, musicien issu de la scène punk bien underground d’Amiens. Compagnon de route de groupes tels que Jessica93 ou Noir Boy George, le drôle est une figure locale élu « Amiénois de l’année 2014 » par les habitants après sa campagne aux élections municipales sous l’étiquette Parti Sans Cible. À l’époque, le candidat à l’humour absurde et grinçant a même remporté 2,17% ! Pas mal pour celui qui faisait tourner en coulisses L’Accueil Froid, salle de concert associative locale menacée de fermeture.
En parallèle de ce fait d’arme, Nicolas Belvalette a trainé ses baskets dans bon nombre de squats et a navigué dans une myriade de groupes garage et punk comme Les Morts Vont Bien et Headwar. L’homme est casse-cou et il est doté d’une santé sur le fil, ce qui lui a valu de passer près du trépas plusieurs fois. En 2009, il se lance solo dans un projet d’homme orchestre. USé est né et le musicien mettra une paire d’années avant de mettre au point le système idéal pour son mécanisme synthé/guitare/boite à rythme. Signé chez Born Bad Records où il publie trois albums abrasifs, Chien d’la casse (2016), Selflic (2018) et Couleur brique (2022), USé manie la distorsion et le beat frappé sur fond d’ambiance de fins de soirées glauques au café ou de corps à corps louches dans des ducasses bien allumées.
Volontiers je-m’en-foutiste, USé se dit davantage musicien que parolier, pourtant ses morceaux en disent parfois long en quelques minutes condensées et images bien senties. USé flirte aussi avec les courts et longs métrages, trainant par exemple sa figure fatiguée dans le road mov-ch’ti de Sébastien Betbeder, Tout fout le camp, sorti en 2022.