Victor Jara

Victor Fara est un chanteur et homme de théâtre chilien né le 28 septembre 1932 à San Ignacio, Chili.
Tôt privé de sa mère qui lui apprit des chansons et des rudiments de guitare, il part à Santiago de Chile, y fréquente l’Université et se plonge dans le théâtre avec le Ballet National Chilien et se lie à un ensemble folklorique, « Conjunto Cuncumén», une formation musicale historique chilienne.
Victor Jara se construit une forte envergure artistique, faite de théâtre et de chansons. Homme d’engagements  auprès des plus humbles, notamment les mineurs dont il a un temps partagé le labeur, il engage une campagne de collectages de chants et danses sur les traces de Violetta Para.
Le Chili des années 60 est balayé, comme toute l’Amérique, comme l’Europe par un souffle de liberté : jeunesse engagée contre la guerre du Viet-Nam, éclosion des mouvements écologiste, féministe et pacifiste. En Amérique latine, le vent pousse fort pour débarrasser le continent de l’emprise brutale et prédatrice de l’Oncle Sam. Liberté, justice et dignité : on défend et on met en valeur des patrimoines artistiques, l’immense diversité des coutumes, langues et expressions culturelles des peuples, de Mexicali à Ushuaia. Remarquable dans le champ de la littérature, cette aspiration court le monde de la chanson. Ainsi, Jara, engagé au sein du Parti Communiste Chilien, prendra une part éminent dans la mobilisation populaire qui portera au pouvoir le gouvernement d’Unité Populaire dirigé par Salvador Allende lors des élections de 1970. Le Président Allende lui propose d’être ambassadeur culturel de l’Unité Populaire, propagandiste éclairé pour faire connaître cette expérience culturelle et politique originale, notamment en Europe. Le terrible coup d’Etat de Pinochet mettra fin à cette belle utopie : arrêté, parqué dans le stade national avec des milliers de chiliennes et chiliens, Victor Fara sera torturé puis assassiné par ceux qui redoutaient tant la force de ses chansons.