Violeta Parra

Peintre, tisserande, chanteuse, compositrice… pour Violeta Parra, l’art ne pouvait se réduire à des compartiments étanches. Fille d’une paysanne et d’un professeur de musique, Violeta Parra est née à San Carlos, au cœur du Chili, en 1917 et grandit entourée de nombreux frères et sœurs. La petite fille apprend la guitare à l’âge de 9 ans, commence à chanter et à jouer avec sa soeur dans les cirques locaux, les rues et les petites salles du pays à 15 ans. La musique est une histoire de famille pour cette artiste visionnaire et bohème. Quelques années plus tard, c’est avec ses enfants Isabel et Angel qu’elle chantera dans le monde entier.
En 1952, elle voyage à travers son pays et collecte les chansons du petit peuple, émerveillée par la richesse de la musique populaire des villages et des campagnes. Les années 1950 l’installent au rang de figure du folk, incroyablement populaire auprès des Chiliens grâce à la radio (elle anime sa propre émission, Canta con Violeta Parra) et à ses premiers enregistrements, mais aussi à l’étranger. Elle se produit dans le bloc de l’est en Pologne en 1954, puis séjourne à Paris pendant deux ans recréant sa « Cour des miracles ».
A son retour au Chili en 1957, la chanteuse des pauvres et des faibles fonde le Musée d’Art Populaire de Concepcion. L’aura de « La Violeta » grandit encore, les tournées ne faiblissent pas, son art s’expose au prestigieux Musée des Arts Décoratifs de Paris en 1964.
En 1966, Violeta Parra crée La Carpa de la Reina en banlieue de Santiago, un chapiteau aux allures de squat qu’elle souhaite transformer en centre d’art ouvert à tous, mais en vain. Celle qui n’aura cessé de se révolter contre les injustices sociales, de se soucier du sort des pauvres, ses frères, de s’en prendre à la bonne bourgeoisie, à la police ou à l’armée, se suicide sous son chapiteau adoré en 1967. Ses chansons, comme « Gracias a la vida », continuent de faire vivre l’âme du Chili populaire, belle et combative.