Groupe
France
Au début des années 1980, en France comme dans beaucoup d’autres pays, l’influence rockabilly des Cramps ou celle des Stray Cats laisse des traces et un certain nombre d’agités à guitares, plutôt que se tourner vers le mouvement « OI », braillard, ou bien vers le Post-punk, souvent intellectualisé et distant, vont adopter le style psychobilly : soit un mélange de rock n‘roll hérité des années 50, de rock garage inspiré par les sixties et de punk rock… A Londres le groupe phare du courant s’appelle les Meteors, à Paris ce sont - entre autres - les Wampas première formule et les Washington Dead Cats qui se font les apôtres du très débridé genre musical.
Les Washington Dead Cats se forment en 1984 autour de leur chanteur Mat Firehair et du guitariste Lord Fester. Pendant leur carrière à épisodes (le groupe se séparera une première fois dans les années 90 avant de se reformer une dizaine d’années après) ils apparaitront comme des fers de lance de la scène alternative, Masto, le saxophoniste de Bérurier Noir, jouant avec eux, leurs premiers albums (Go Vegetable Go en 1986, et Gore A’Billy Boogie en 1988) sortant sur l’emblématique label Bondage Records… On peut aussi remarquer que leurs opinions anti-racistes les rapprochent des Bérus et de toute la scène indépendante anti-extrême droite de l’époque. Une position plutôt rare dans le milieu du Psychobilly où les concerts sont fréquentés par des skinheads voire des « rockies » aux idées plutôt ultra droitières. «Nous n’écrivions pas de textes politique, mais nous n’étions pas apolitiques. Nous avons toujours veillé à ne pas être à la même affiches que des groupes de rock fascisants.» a résumé le chanteur des Washington dans une interview.
La discographie des Washington Dead Cats est plutôt bien fournie, faite d’une douzaine d’albums ou de mini albums enregistrés entre 1985 et 2022 et d’à peu près le même nombre de singles… Des enregistrements qui ne doivent pourtant pas faire oublier que les Washington Dead Cats a aussi un sens assez poussé du spectacle et de l’amusement, comme la fois où dans un club à Toulouse sans prévenir qui que ce soit auparavant, ils ont allumé une véritable rampe de feu entre eux et le public. Sur le moment, l’organisateur du concert n’en menait pas vraiment large…
On avait donc envie de faire un truc dansant glamour mais quand même « rentre dedans » qui t’arrache la tête. On a voulu lier la conscience d’urgence, l’éthique sociale et politique du punk rock au rockabilly. On a voulu faire un mélange de tout ça, du neuf avec du vieux. Ça n’a pas été facile. Les Teddy Boys nous détestaient, ils ne comprenaient pas pourquoi on faisait du rockabilly punk, c’était un peu compliqué.Entretien pour Rennes Musique, octobre 2017
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