Morceau
L’écriture de l’album The Predator porte la marque des émeutes de Los Angeles de 1992 et « We Had To Tear This Mothafucka Up » (« Nous devions démolir cet enfoiré ») fait directement référence au passage à tabac de Rodney King et au verdict du jury, composé intégralement de Blancs, qui acquitte les policiers mis en cause : Ice Cube répond à la violence physique et raciste par un flow d’une grande violence verbale, n’hésitant pas à donner les noms des quatre policiers et à décrire toutes les étapes d’une hypothétique vengeance terrible qui pourrait leur être appliquée par les émeutiers : flingue, kalash’, lynchage… tout y passe et la colère sort. Il martèle ses mots, véritable catharsis des victimes face à l’injustice, appuyé par le rythme lancinant de l’instrumental. L’explosion d’ultra-violence fantasmée est entrecoupée de samples bien réels des voix de « l’ordre établi » : extraits sonores des journaux télé qui couvre les émeutes, discours sécuritaire du président de l’époque George Bush… Ici les mots sont froids, monocordes, rien ne dépasse. Le clip vidéo du morceau enfonce le clou, succession d’images d’archives des émeutes : incendies, pillages, affrontements policiers. Ice Cube chronique la colère des ghettos noirs et sa voix porte : l’album The Predator sera triple platine.
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