We're All To Blame

“We’re All to Blame” est le premier single extrait de l’album Chuck de Sum 41, sorti 2004. Nouvelle décennie, nouveau millénaire marqués par la peur et la violence. Peur de la fin du monde et du bug de l’an 2000, violence du terrorisme qui tue des milliers d’Américains le 11 septembre 2001, angoisse du réchauffement climatique. Et la guerre et ses ravages en Afghanistan puis en Irak en 2003 menée par les États-Unis et ses alliés. Avec “We’re All To Blame”, Sum 41 lance un cri de rage salvateur, une critique acerbe de l’avidité destructrice de l’homme, évoque des réflexions profondes d’un grand pessimisme sur la nature humaine. Sum 41 dépeint une humanité en proie à ses propres défaillances, se dirigeant inexorablement vers sa propre destruction. “We’re All to Blame” fut la dernière chanson écrite pour Chuck, album nommé en hommage à un représentant de l’ONU qui a évacué (et sauvé) le groupe pris en étau d’affrontements entre des milices armées lors d’un voyage en République démocratique du Congo.

Musicalement, le morceau présente une dualité marquée. D’une part, on y retrouve une influence proche du metal, avec des guitares au son gras et sec, une voix gutturale aux graves exagérés, et une utilisation lourde de la cymbale, ajoutant une richesse sonore dans les aigus, presque bruitiste. Cette puissance brute est amplifiée par une production soignée, renforçant l’impact de la chanson.

D’autre part, “We’re All to Blame” offre aussi des moments de douceur contrastante, où la voix devient plus posée, les guitares s’adoucissent, et les arpèges délicats remplacent les riffs agressifs. Ces passages plus raffinés sont soulignés par un enrichissement vocal subtil à la tierce supérieure, et par l’absence de batterie, ce qui crée une atmosphère plus épurée et introspective.

Le clip réalisé par Marc Klasfeld, ajoute une couche d’ironie en parodiant l’émission télévisée ultra kitsch Solid Gold avec ses danseurs emblématiques. Cette juxtaposition entre le sérieux des paroles et la légèreté apparente du clip crée un contraste frappant, accentuant le message pessimiste de la chanson.

Ce morceau reste comme un des meilleurs jamais écrit par le groupe et témoigne de la richesse artistique de Sum 41.