Woodstock

Une foule à perte de vue de jeunes hippies venus acclamer leurs idoles : Joan Baez, Janis Joplin, Jimi Hendrix, Neil Young… Au menu de cette mi-août 1969, une succession de têtes d’affiche réunies pour un festival qui sera qualifié du « plus grand concert dans l’histoire de la musique ». Presque demi-million de personnes se sont pressées aux portes de Woodstock dans les champs de Bethel, petite bourgade dans l’État de New-York, alors que les jeunes organisateurs avaient misé sur 50 000 curieux. Trois jours donc de musique, de paix et d’amour où se mêlent aussi drogues, contestation et spiritualité. L’organisation chaotique (trop de festivaliers, trop peu de nourriture et d’eau potable, des conditions météorologiques déplorables, des galères techniques et des infrastructures totalement inadaptées) sera masquée par des performances artistiques inoubliables de rock, de folk et de pop. Que serait Woodstock sans l’interprétation de « With a Little Help From My Friends » de Joe Cocker ou la reprise magistrale de l’hymne étatsunien « The Star-Spangled Banner » par Jimi Hendrix ? Le festival se dressait comme une utopie d’un monde meilleur en pleine guerre du Vietnam et un emblème de la contre-culture et du mouvement hippie. Rien ne s’est passé comme prévu et Woodstock a bien failli virer au désastre mais l’histoire retient une image édulcorée de cet événement, doux rêve d’une révolution fleurie. En 1999, les 30 ans de Woodstock sonnent comme une invitation à faire revivre ses belles valeurs et retrouver la flamboyance des années 60. Cette fois-ci, le cauchemar se réalisera. La programmation alléchante (James Brown, Korn, The Offspring, etc.) ne suffira pas à couvrir les manquements d’organisateurs cupides. La foule subit des vagues de chaleur et de déshydratation : malaises, violences et émeutes se succèdent laissant un goût bien amer à la génération de 1969. La révolution fleurie aura marqué l’histoire, mais elle n’est pas éternelle.