Artiste
Okemah, Etats-Unis
Né en 1912 dans l’Oklahoma, Woodrow Wilson Guthrie se découvre tôt musicien, jouant ces mélodies irlandaises que lui chantait sa mère décédée, et fonde un groupe au Texas. Tôt marié, il a trois enfants. Le 14 avril 1935, une gigantesque tempête de sable noie une immense partie du Texas. Le « Dust Bowl » ravage tout, enfouit les récoltes et détruit les maisons. Des milliers de personnes sont jetées sur les routes de l’exode. Woody part tenter sa chance en Californie, la terre promise du rêve américain. Il y subit de plein fouet la violence dont sont victimes ces réfugiés du Midwest, les « Okies », pauvres diables démunis, méprisés et battus que l’écrivain John Steinbeck puis le réalisateur John Ford ont immortalisé dans Les Raisins de la Colère. Il décroche un job dans une station de radio de Los Angeles. Rompu à la chronique sociale par les chansons qu’il a pris l’habitude de composer, souvent sur des airs connus réemployés devant des piquets de grève, il mesure la portée de la radio et ne se prive pas de croquer politiciens et hommes d’affaire véreux et de se faire le porte-parole des syndicalistes et autres activistes qui s’efforcent de faire triompher les principes de justice dans la jungle sociale qu’est la Californie.
Parti à New York, il enregistre des disques restés célèbres, fonde les Almanach Singers un groupe de légende avant de reprendre la route. Figure centrale de la musique américaine, Woody Guthrie a laissé un nombre incalculable de chansons, influencé les plus grands et magnifié le personnage du chanteur folk qui défend des causes et utilise les chansons pour dénoncer, ironiser, entrainer. Le fameux « This machine kills fascists » gravé sur sa guitare est devenue sa signature emblématique, cent fois reprise comme signe de ralliement des musiciens de gauche et contestataires.
Sa figure croise celle de Charlie Chaplin, qui représenta dans ses films ce monde ouvrier dont Woody Guthrie chantait le quotidien, le travail et les humeurs. Alors que cet éternel « hobo » s’éteint en 1967, son sourire moqueur éclaire toujours l’image d’une Amérique de la liberté.
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