Morceau
« Yéké Yéké » est une chanson d’amour en mandinka de Mory Kanté, extraite de con album Akwaba Beach sorti en 1987. Ce titre a offert cet immense chanteur et musicien guinéen, disparu en 2020, la renommée mondiale qu’il méritait.
Surnommé le « griot électrique » par la presse occidentale, Mory Kanté est l’héritier de la tradition des griots du Mandé*. Sa musique allie la tradition mandingue à d’autres genres musicaux.
Très jeune, il apprend le balafon et le chant au Mali. Il se prend ensuite de passion pour la guitare et la kora, instrument phare du mandingue. Kanté passe une grande partie de sa carrière en France, où il enregistre notamment l’album À Paris (1986), dans lequel figure une première version de « Yéké Yéké » mêlant mandingue et funk. Chant en mandinka et kora fusionnent à la perfection avec les guitares, la basse, le clavier, la batterie et les cuivres. Malgré son originalité et son groove, il n’en devient pas pour autant un tube.
Mais l’année suivante, Mory Kanté l’enregistre à nouveau pour son album Akwaba Beach. La chanson est méconnaissable. Plus courte et plus structurée (refrains et couplets se suivent), elle est aussi plus entraînante et chargée. À la kora, au chant et aux cuivres se joignent un instrument alors très en vogue : le synthétiseur. Ce clavier générateur de sons de synthèse amène au morceau des effets d’écho, des claps, des lignes de basse électriques… bref, tout ce qui s’apparente l’electronic dance des années 1980 ! Et c’est ainsi que ce qui était alors un vrai OVNI musical, car on n’imaginait pas que la musique traditionnelle mandingue puisse s’associer à la pop occidentale, est devenu viral et a fait danser le monde entier.
Rédaction : Marianne Bablet
Empire d’Afrique de l’Ouest (regroupant le Mali, la Guinée, le Sénégal, la Gambie, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire et la Mauritanie) qui a connu son apogée au XIVème siècle.
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