Yelle

Parfois, des blagues font des carrières. Julie Budet naît en 1983 à Saint-Brieuc dans une famille tranquille et, malgré un père musicien, rien ne la prédestine à prendre à son tour le micro. Jusqu’à sa rencontre avec Jean-François Perrier, dit Grand Marnier. Elle a 17 ans, c’est le coup de foudre. Le jeune homme est passionné de musique, fan de rap et DJ à ses heures. Il la tanne un long moment, enfin elle accepte de poser sa voix sur les prods de son copain.

En 2005, l’ère est au rap de Diam’s, au rock de Tokio Hotel, à la tecktonik ; mais aussi et surtout aux chansons parodiques et crues : PZK, Fatal Bazooka, LMFAO et consorts, héritiers des fameux Elmer Food Beat. Alors, accompagnée de Grand Marnier, Julie Budet devient Yelle – YEL, pour « you enjoy life ». Influencée par l’électro bouncy à la Madonna, le duo se fait découvrir à l’ancienne, sur MySpace (nostalgie, nostalgie…). Lassée des paroles misogynes et sexistes des rappeurs de l’époque, fille de féministe, Yelle sort son tube « Je veux te voir ». Ce titre, très cru et provocateur, tourne en dérision les comportements machistes. De même, elle réalise un featuring avec Fatal Bazooka sur le cultissime « Parle à ma main ».

Après ces succès fulgurants, Yelle sort plusieurs albums, dont le premier, Pop Up, en 2007. On y découvre une Yelle très années 80, avec un son libéré, proche des Rita Mitsouko ou de Lio. Elle poursuit avec Safari Disco Club en 2011 et Complètement fou en 2014. Aujourd’hui encore, le duo électro-pop Yelle fourmille de projets musicaux. Depuis le dernier album L’Ère du Verseau en 2020, et son single « J’veux un chien », Yelle assoit son succès, y compris à l’international. Comme Zaz en Europe de l’Est ou Joyce Jonathan en Asie, Yelle trouve une étonnante popularité aux États-Unis. Des fois, la France laisse échapper ses talents.