Yellow Magic Orchestra

Semblant tout droit sortis d’un jeu vidéo, les membres du groupe de synthpop japonais Yellow Magic Orchestra (alias YMO pour les intimes) ont de l’énergie à revendre ! Ce qui a commencé par une rencontre en studio en préparation de l’album de Haruomi Hosono s’est transformé en un groupe devenu l’une des figures centrales de la new wave des années 1970. Leur premier album, « Yellow Magic Orchestra », mélange musique électronique et influences jazz, dans une atmosphère joyeuse et presque exclusivement instrumentale… C’est un franc succès qui dépasse les frontières de la scène nippone : le titre « Computer Games » devient un tube en Angleterre.

Le trio se complète parfaitement : Haruomi Hosono (basse, claviers, voix), figure importante de la scène pop japonaise ; Ryuichi Sakamoto (claviers, voix) que l’on surnomme « professeur » car il a tout appris sur les rouages de la composition musicale expérimentale ; et enfin Yukihiro Takahashi (batterie, voix). YMO sont parmi les premiers à utiliser des boucles et un vocodeur et ils ont marqué la scène japonaise d’un pop-rock électrique qui décoiffe, avec un petit air de Kraftwerk.

Le groupe YMO continue sa carrière avec l’album futuriste « Solid State Survivor » (1979), dont l’un des titres phares, « Behind the mask », sera repris par Éric Clapton et Michael. En 1981 sort « BGM » (1981), mais en 1984, le groupe décide de faire une pause : les trois artistes se consacrent alors à leurs carrières solos. Ils se réunissent néanmoins à nouveau ponctuellement en 1993 à l’occasion de « Technodon », un album laissant une grande part à des textes lus par des auteurs ou scientifiques, qui reste toutefois dans la veine musicale du groupe : décalé, moqueur et entêtant.

Depuis 2008, le groupe reformé se produit parfois sous le nom HASYMO ou YMO, produisant quelques compilations et s’éloignant petit à petit des instruments classiques pour créer une ambiance sonore toujours plus expérimentale et imprévisible. En 2023, le groupe perd Yukihiro Takahashi et Ryuichi Sakamoto qui décèdent respectivement le 11 janvier et le 28 mars, laissant derrière eux un art ayant influencé l’ensemble de la musique jusqu’à nos jours et qui vivra encore longtemps.