Groupe
Toulouse, France
Zebda, c’est une sacrée histoire, littéralement sortie d’un scénario de film. En 1985, l’association Vitécri réalise Salah, Malik : Beurs narrant les aventures d’un groupe de musique, les « Zebda Bird », qui prendra réellement vie après le film. Ses membres se sont tous rencontrés dans les quartiers populaires du Nord-Est de Toulouse : Magyd Cherfi, Pascal Cabero, Joël Saurin, Mustapha et Hakim Amokrane. On ne citera qu’eux, car le casting de Zebda change au fil des époques. Mais d’où vient ce drôle de nom ? Zebda signifie “beurre” en arabe, celui avec lequel on cuisine, qui est aussi l’homonyme de « beur », du verlan français pour dire « arabe ». Ce jeu de mots entre deux langues est loin d’être anodin. En effet, dans la France des années 80, il revendique l’identité multiculturelle des jeunes dont les parents sont issus de l’immigration. N’essayez pas de mettre Zebda dans des cases musicales car il n’entre dans aucune. Le groupe affirme d’ailleurs fièrement qu’il fait du Zebda.
Il sort une première cassette en 1990, acclamée par le Printemps de Bourges, puis un CD en 1992 signé chez Barclay. Entre deux, les Toulousains le « tremplin rock » de Bondy (un équivalent du « Grand Zebrock »), ce qui leur permet de jouer la première partie du groupe Mano Negra. Mais leur premier succès commercial est leur troisième disque, Le Bruit et L’Odeur, en 1995, qui finira disque d’or. Ils frappent une seconde fois en 1999 avec « Tomber la Chemise », un hit festif qui a chauffé sur les antennes, en plus d’avoir fait tourner les serviettes ou plutôt… tomber les liquettes. La troupe enchaîne avec un cinquième album sur son label, Tawa, en 2002 mais un chapitre se ferme l’année suivante. Zebda se met en pause pour privilégier les projets solo des uns et des autres. Après avoir respiré un coup, le groupe revient en 2008.
Ne vous y méprenez pas, Zebda est loin de n’être qu’un groupe d’ambianceurs de foules. En y regardant de plus près, vous remarquerez des prises de position plus politiques qu’il n’y paraît et une farouche opposition à l’extrême droite. Le morceau « Le bruit et l’odeur » en est un des exemples les plus connus. Toute l’œuvre de Zebda est truffée de références politiques, glissées dans des blagues rudement drôles et engagées. D’ailleurs, ses membres obtiendront 12,49% des voix aux élections municipales toulousaines de 2001, avec le parti politique « Motivés », soutenu par leur hit éponyme, qui n’est autre qu’une reprise du « Chant Des Partisans ». On a là un magnifique exemple d’empowerment* par la musique. Bravo Zebda !
Terme politique issu de l’anglais que l’on peut traduire imparfaitement par « capacitation » ou « empouvoirement ». C’est le pouvoir d’une musique à fédérer et donner de la force à un groupe, à ses idées.
Vous faites du rock, vous faites du ska, vous faites du rai, vous faites du rap… 25 ans après on peut dire qu’on fait du ZebdaHakim Amokrane sur TV5 Monde en 2014
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