Cesaria Evora est née en 1941 à Mindelo, sur l’île de Sao Vicente, au Cap-Vert petit état lusophone au large de l’Afrique de l’Ouest. A la mort de son père, violoniste ambulant, celle que ses amis surnomment “Cize” est placée dans un orphelinat. La petite y apprend à chanter en participant à la chorale. « Cize » fera de sa passion son métier et prend le nom de Cesaria. A la fin des années 1950, l’artiste débute dans les pianos-bars de Mindelo où elle interprète les musiques des Cap-verdiens (la morna, le coladeira). Elle chante sur scène les pieds nus ce qui lui vaudra son surnom de « Diva aux pieds nus ». Si on l’entend à la radio locale, ses cachets ne lui suffisent pas pour vivre. Elle est contrainte de mettre sa carrière entre parenthèse en 1975 pendant 10 ans. C’est un producteur cap-verdien résidant en France, José da Silva, qui fera connaître Césaria Evora dans l’Hexagone et en Europe à partir du milieu des années 1980. Cette timide demoiselle de 45 ans à l’immense talent n’avait encore jamais quitté son île. Sorti en 1992, son album Miss Perfumado, arrangé par le pianiste Paulino Vieira, entraîne la consécration internationale de celle que l’on compare à Billie Holiday. Après Myriam Makeba, Cesaria Evora est la deuxième femme africaine à recevoir un disque d’or en France. Avec ses incessantes tournées, plus d’une quinzaine d’albums vendus à près de 5 millions d’exemplaires, dont Voz d’Amor couronné d’un Grammy Award en 2004, Cesaria Evora a vécu toutes ses dernières années comblée. Elle s’éteint chez elle en 2011. À Mindelo, sa maison était ouverte aux artistes et musiciens. Elle est devenue un musée consacré à la diva aux pieds nus.
Née en 1981 à Houston, Texas, aux Etats-Unis, Beyoncé porte un prénom exotique et reconnaissable entre mille. Il s’agit du nom de jeune fille de sa mère, styliste, aux origines française, amérindienne et irlandaise mêlées. Poussée très tôt par ses parents à monter sur scène, elle enflamme les planches alors qu’elle n’a pas dix ans. Dès 1990, son père produit et gère son premier « girls band » aux accents hip hop et r ’n b qu’il renomme Destiny’s Child suite à un premier échec lors d’un télécrochet. En 1996, le groupe signe son premier contrat et le succès naissant apporte son lot de disputes parmi ses membres. Papa Knowles règle la question en resserrant le groupe autour d’un trio : Michelle Williams, Kelly Rowland et bien sûr… Beyoncé. Celle-ci prend de plus en plus de place lors des enregistrements, dans les clips et dans les stratégies de promotion. Les Destiny’s Child finissent par imploser. Après un passage à vide, Beyoncé fait une rencontre déterminante au début des années 2000 : le rappeur et producteur Jay Z. Le pur produit du r’n b féminin des années 1990 entame une métamorphose spectaculaire qui la place au sommet de l’industrie musicale. Désormais productrice, réalisatrice, auteure-compositrice et interprète, mère et épouse, Beyoncé forme avec Jay Z le couple royal de la pop américaine régnant sur un empire musical de plusieurs millions de dollars. N’ont-ils pas réussi à privatiser le Louvre pour le tournage d’un de leur clip ? En 2016, son album Lemonade met en avant son identité de femme noire, forte, du Sud des Etats-Unis. Un héritage lourd qu’elle décide d’embrasser… un peu sur le tard et à un moment assez opportun diront certains.
Surnommée « The Queen of Soul », Aretha Franklin naît à Memphis (Tenessee, USA) en 1942 d’un père pasteur et d’une mère chanteuse de gospel. Elle chante dans les églises avec ses sœurs avant d’être repérée par un producteur à 14 ans et de signer avec son premier label. Aretha gagne la notoriété dans le courant des années 60 avec des titres comme « Think », « Respect » ou « A Natural Woman ». Elle devient une icône de la soul, égale d’Otis Redding dont elle transforme le hit “Respect” et de Sam Cooke tous deux immenses chanteurs. Son influence est aujourd’hui encore sensible dans le monde du Rn’B.
Chanteuse noire de caractère dans un monde d’hommes, Aretha Franklin devient une artiste engagée dans divers combats, notamment ceux des droits civiques, aux côtés de Martin Luther King et Malcom X, et du féminisme. Sa voix puissante impose le respect et se fait entendre dans le monde entier. Elle chanta à l’investiture de Barack Obama, premier président noir des Etats-Unis. Lors de sa mort le 16 août 2018, le monde rend hommage à cette immense chanteuse dans une vague d’émotion.