Il n’y a pas de musique sans “son”. Cependant, le son en tant que tel n’existe pas. En réalité, l’oreille capte les vibrations de l’air, les transforme en influx nerveux et les transmets au cerveau. C’est là que naît la sensation auditive que nous appelons “son”. mais le plus extraordinaire est sans doute que cette transmission est immédiate, instantanée…
Le son c’est en fait de l’air mis en mouvement. C’est une vibration : celle de la corde vocale ou de l corde de guitare pincée ou frottée, celle de la percussion ou de tout autre mouvement physique. Question: et dans le cas des sons créés par une machine électronique?… Même chose: sa restitution par le haut parleur de la chaîne hi-fi ou le casque du baladeur produit une vibration.
Reste ensuite à transformer le son en “sensation sonore”. Cela dépend de plusieurs critères.
L’intensité ou niveau sonore se mesure en décibels. Inférieur à 30 décibels, l’oreille humaine ne l’entend pas. Mais passés 130 décibels, on franchit “l seuil de douleur”. Il y a danger pour l’oreille interne…
Rappelons malgré tout ce bon vieux slogan des rockers agités: “si c’est trop fort… c’est que tu es trop vieux!”. Au passage, il faut tout de même penser à protéger ses tympans!
Le son se définit aussi par sa hauteur, ou fréquence. Celles captées par l’oreille humaine sont comprises entre 20 Hertz (20 vibrations par seconde) et 20.000 Hertz. En dessous de la fréquence la plus basse se situent les “infrasons” que nous n’entendons pas… Et au-dessus de la fréquence la plus haute sont les “ultrasons”. On ne les capte pas non plus, à la différence de certains animaux (les dauphins par exemple). Mais si nous ne les entendons pas, nous pouvons cependant les ressentir.
L’essentiel, le plus compliqué, le plus subtil, est ce qu’on appelle “le timbre”, ensemble de diverses composantes qui font que la voix de Maria Callas et celle de Joey Starr seront assez rarement confondues, ou qu’on reconnaît aisément la différence entre un “la” d’une guitare et celui d’un piano.
Sans le timbre, on enlève la caractéristique essentielle du son, mais aussi et surtout, les émotions qu’il suscite en nous: la voix de l’être aimé instantanément reconnue au téléphone, la douce tristesse ressentie aux premières notes de la “Sonate au Clair de Lune” de Beethoven, l’envie de danser qui accompagne les premiers martèlements de caisse claire d’un morceau qu’on connaît… Sans le timbre, tout cela n’existerait pas.
Il faut enfin agencer entre eux ces sons particuliers, les voix, les notes de clarinettes ou de glockenspiels, les rythmes du balafon ou de la grosse caisse; les marier harmonieusement, quitte à jouer aussi avec les dissonances, pour inventer une mélodie, des orchestrations, des arrangements. Et la musique prend forme…
En somme, ou pour paraphraser Souchon qui fredonnait “y a dl’a rumba dans l’air”, il y a aussi, surtout et avant tout, de l’air dans la rumba.
Champ de la perception auditive humaine