Après la voix, parlons instru, parlons technique. Quelques mots qui nous livrent les secrets de fabrication du rap.
On l’entend partout et certains artistes en ont même fait leur marque de fabrique. Jul, Lil Wayne et PNL pour ne citer qu’eux ont largement participé à sa démocratisation. Mais initialement c’est un outil pour corriger, lisser la voix. Puis les rappeurs se sont mis à l’utiliser pour transformer leur voix, jusqu’à ce qu’elles deviennent parfois méconnaissables. C’est donc un instrument à part entière, permettant même aux mauvais chanteurs de poser leurs voix sur des instru toutes aussi travaillées. L’autotune est un incontournable du rap des années 2010, et surtout du « cloud rap » qui en fait la part belle.
Le « beat » désigne principalement l’instru, le son sur laquelle le rappeur va poser ses textes. Il est créé par un « beatmaker », littéralement « fabriquant de son ». Ces architectes sonores, producteurs musicaux, font de véritables prouesses techniques depuis l’apparition et la démocratisation des logiciels de MAO (musique assistée par ordinateur) de type Logic, Ableton ou GarageBand. Mais à ses débuts il s’agissait simplement de reproduire des bruits d’instruments, qu’on n’avait pas les moyens de se procurer, avec sa bouche : le beatbox, autre discipline à part entière du hip-hop.
Le label est créé aux États-Unis en 1984 par Rick Rubin et Russell Simmons. Leur volonté : lancer un label spécialisé dans la production de disques hip-hop. Un pari osé quand on sait qu’à l’époque c’est la pop qui affolait les compteurs de l’industrie. Assez rapidement, à l’image de la mythique Motown, Def Jam a su convaincre la jeunesse afro-américaine. Puis Justin Bieber, Kanye West, Public Ennemy et plein d’autres y ont signé. En France le succès est également au rendez-vous. Non seulement on compte dans ses rangs des têtes d’affiches telles que IAM, Kaaris ou encore Koba la D, mais le label peut aussi se féliciter d’être le seul à avoir eu une femme issue de l’immigration - Pauline Duarte - à sa direction.
Logo de DefJam
Abréviation de « Master of ceremony » mais surtout héritage détourné par les Afro-Américains de ces maîtres de cérémonie à la tête de soirées « showbiz ». Aux premières heures du hip-hop c’était le chauffeur de salle. Une première partie tournée davantage vers la performance que la musique. Mais aujourd’hui, bien qu’on retrouve encore des MCs dans certaines soirées, le terme est utilisé au-delà de la sphère du hip-hop, voire même de la musique. (Quiconque prenant la parole pour introduire un événement est qualifié de maître de cérémonie.)
(via Unsplash)
Littéralement « échantillon », emprunté à une bande sonore déjà existante. Le sampling est le procédé utilisé pour produire des « beat ». Les Jamaïcains immigrés dans le Bronx de New York sont à l’origine du sampling, dans les années 1970. Ils apportent leur culture de sons réutilisés des morceaux déjà existants pour y poser leur propre voix. Un des artistes les plus samplés est James Brown, source infinie historique du hip-hop.
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