D’origine martiniquaise, la rappeuse, née en 1976 à Rouen, a grandi au Blanc-Mesnil. Véritable guerrière du rap, elle a « rejoint tous les enragés », colonisés, jeunes de banlieue, migrants… Auteure d’une poésie consciente donc, qui transpire de sincérité. Son engagement contre la haine et les inégalités raciales n’a jamais faibli. Figure de proue du rap underground, elle n’a jamais essayé de rejoindre le mainstream.

Les six Marseillais se rencontrent en 1989. Menés par le fameux Akhenaton, ils seront rapidement opposés à NTM mais leur relation restera respectueuse. IAM a marqué toute une génération de public et d’artistes et semble mettre un point d’honneur à décrire, avec humour, les difficultés de la jeunesse et des ghettos. Les Phocéens feront la connaissance de Zebrock en 1991 à l’occasion d’une tournée rap en Seine-Saint-Denis avant de remplir toutes les plus grandes salles et même de traverser l’Atlantique. « De la Planète Mars », premier album, sort en 1991 et depuis, bien qu’ils se soient séparés avant de se reformer près de 10 ans après, ils n’ont jamais disparu. Leur amour du hip-hop semble leur donner une énergie illimitée. Leur dernier album, sorti en 2019, nous offre des featurings pleins de suprises, allant de Faf Larage à Kalash.

Alix Mathurin naît aux Abymes, en Guadeloupe en 1977. Enfant, il déménage en banlieue parisienne dans le 94, et découvre le rap. Sous le nom « Daddy Kerry » il fonde alors, en 1990, Ideal J. Alix et son crew rejoindront ensuite le collectif Mafia K’1 Fry. Ce « banlieusard et fier de l’être » raconte son vécu et dénonce les inégalités qui l’ont frappé à son arrivée à Orly à travers des textes poétiques, bouleversants de vérité. Comme dans « Amal », son sur lequel il invite Chilla, rappeuse déjà prometteuse. Il nous conte la terrible histoire d’Amine Bentounsi, mort sous les balles d’un policier, et de la bataille de sa sœur pour faire condamner le meurtrier. Sa carrière en solo s’inscrit dans une époque où le rap contestataire régnait. Son but : donner de la voix à ceux qu’on n’entend pas. Certains disent qu’il est « à l’ancienne » mais ses textes résonnent encore (malheureusement) très bien avec la réalité actuelle de nombreux.ses français.es.

Le groupe se forme en 1989 à Saint-Denis. Didier Morville (JoeyStarr) et Bruno Lopes (Kool Shen) sont des précurseurs du rap français et sont connus pour leurs textes dénonçant les conditions de vie en banlieue et l’injustice sociale qui en est à l’origine. Par leur style inimitable et des sonorités effet coup de poing, leur rap hardcore a marqué l’histoire du hip-hop tricolore et toute la génération qui les suivra. Ils se séparent en 1998 après un quatrième album, Suprême NTM, devenu iconique. JoeyStarr et sa voix mythique, ainsi que Kool Shen, se lancent ensuite dans une carrière solo avant de ranimer NTM pour une tournée mondiale.

Né au Mali en 1974, Oxmo Puccino grandit dans le 19è arrondissement de Paris et choisit d’illustrer dans ses textes ce qu’il y a vécu et vu. C’est dans les années 1990, décennie majeure de l’histoire du rap français, que cette figure de la poésie urbaine fait agir sa magie. Il s’illustre alors comme un des rares rappeurs fréquentables, car intellectuel. Abdoulaye Diarra, son vrai nom, sort rapidement du lot et s’écarte des préjugés s’éloigne des standards dominants du rap. En effet, ce parolier hors-pair que l’on surnomme « Black Jacques Brel » en référence au célèbre chanteur impose le respect, ses mots séduisent et marquent toute une génération de fans et d’acteurs du rap, ce qui lui vaut de réaliser de nombreuses collaborations avec des rappeurs, mais aussi des artistes français de tous horizons (Orelsan, Florent Pagny, Ibrahim Maalouf…). Il réussit même à se frayer un chemin jusqu’aux cours de français de bon nombre d’écoles !