Beyoncé lors de sa performance aux Grammy Awards, 2017
Née en 1981 à Houston, Texas, aux Etats-Unis, Beyoncé porte un prénom exotique et reconnaissable entre mille. Il s’agit du nom de jeune fille de sa mère, styliste, aux origines française, amérindienne et irlandaise mêlées. Poussée très tôt par ses parents à monter sur scène, elle enflamme les planches alors qu’elle n’a pas dix ans. Dès 1990, son père produit et gère son premier « girls band » aux accents hip hop et r ’n b qu’il renomme Destiny’s Child suite à un premier échec lors d’un télécrochet. En 1996, le groupe signe son premier contrat et le succès naissant apporte son lot de disputes parmi ses membres. Papa Knowles règle la question en resserrant le groupe autour d’un trio : Michelle Williams, Kelly Rowland et bien sûr… Beyoncé. Celle-ci prend de plus en plus de place lors des enregistrements, dans les clips et dans les stratégies de promotion. Les Destiny’s Child finissent par imploser. Après un passage à vide, Beyoncé fait une rencontre déterminante au début des années 2000 : le rappeur et producteur Jay Z. Le pur produit du r’n b féminin des années 1990 entame une métamorphose spectaculaire qui la place au sommet de l’industrie musicale. Désormais productrice, réalisatrice, auteure-compositrice et interprète, mère et épouse, Beyoncé forme avec Jay Z le couple royal de la pop américaine régnant sur un empire musical de plusieurs millions de dollars. N’ont-ils pas réussi à privatiser le Louvre pour le tournage d’un de leur clip ? En 2016, son album Lemonade met en avant son identité de femme noire, forte, du Sud des Etats-Unis. Un héritage lourd qu’elle décide d’embrasser… un peu sur le tard et à un moment assez opportun diront certains.
Photo des manifestants portant des t-shirts « Black Lives Matter » lors d’une marche pour le climat à Washington en 2017 (Vlad Tchompalov via Unsplash).
Dans le clip de « Formation », le morceau phare de son album Lemonade publié en 2016, Beyoncé se met en scène dans un décor évoquant la Nouvelle-Orléans ravagée par l’ouragan Katrina. Particulièrement meurtrier pour les populations les plus fragiles de ce sud inégalitaire encore marqué de son passé esclavagiste. Elle porte fièrement ses origines afro-américaines et métissées, revendique son statut de femme engagée, dénonce les tensions politiques dues au racisme encore très présent dans la culture américaine. La même année, le clip est diffusé en direct lors de la mi-temps du Super Bowl, la plus grande compétition sportive américaine rassemblant des millions de téléspectateurs. Beyoncé se dit pour la première fois fière de ses racines à un moment politique très particulier, quand s’affirme Black Lives Matter le mouvement qui, depuis 2013, dénonce les violences policières et le racisme vis-à-vis des Afro-Américains. L’engagement de « Queen Bey » en surprendra plus d’un alors que la diva pop n’avait jamais pris position auparavant. Qu’importe… « Formation » et l’album Lemonade cartonnent et mettent un coup de projecteur indéniable sur la question, hissant Beyoncé comme une nouvelle figure de l’engagement féministe et politique.
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Comment rassembler de manière universelle les humains autour d’un intérêt commun ? Mahalia Jackson vous aurait répondu « le gospel ». L’artiste a su en son temps porter le genre à son apogée et en reste aujourd’hui la reine incontestée. Sa voix ronde et son interprétation émouvante et maternelle résonnent encore aujourd’hui comme un écho de ce que pourrait être demain.
Bien qu’ayant écouté du blues dans sa jeunesse, Jackson interprétait exclusivement des morceaux religieux et était totalement réfractaire à l’interprétation de la musique profane. Parmi ses grands succès, morceaux comme “Silent Night” en 1950 ou “In The Upper Room” en 1952, qui ont contribué à l’élever au rang de plus grande chanteuse de gospel. Certains considèrent même qu’elle est une des plus grandes chanteuses de son époque, en compagnie de Maria Callas et Oum Kalthoum.
Sans jamais avoir suivi un seul cours de chant, Mahalia Jackson est devenue l’une des premières interprètes de la Greater Salem Baptist Church, puis s’est fait connaître dans le pays et a enregistré des titres pour le label Apollo. Après s’être produite au Carnegie Hall, l’une des plus prestigieuses salles de New York, et sa première tournée européenne est couronnée de succès et elle a remporté en France un grand prix du disque de l’Académie Charles Cros.
On dit souvent de Jackson qu’elle aurait inspiré à Martin Luther King son très célèbre discours « I Have a Dream ». Amie du pasteur, elle s’est engagée avec lui dans la défense des droits civiques des Noirs.
Amal El Atrache de son vrai nom est la princesse druze au destin tragique qui fit trembler la reine musicale de l’Egypte, Oum Kalthoum. Elle grandit au Caire entourée de musiciens, grâce à sa mère, elle aussi mélomane et joueuse de oud. Son surnom lui vient du célèbre compositeur Daoud Hosni qui, en entendant sa voix pour la première fois l’appellera « Asmahan » (qui signifie « la sublime » en perse). Sa belle voix aux aigus si maîtrisés fait que les compositeurs se pressent au portillon, notamment Mohamad El-Qasabji qui composera pour elle l’enivrant « Ya Touyour ». Elle est alors considérée, dans les années 30, comme l’une des chanteuses les plus importantes de l’Egypte, faisant presque de l’ombre à la grande diva Oum Kalthoum. Son mode de vie libre et mondain lui attire les foudres de son frère, le célèbre Farid El Atrache, qui a pourtant lui aussi une vie privée bien mouvementée ! Si la chanteuse à la voix d’or est contrainte de se marier en Syrie, cela ne l’empêchera pas de continuer sa carrière dans la musique et au cinéma. Cette beauté fascinante aux yeux clairs fera en effet pâlir plus d’un réalisateur. Elle crève l’écran, notamment dans Victoire de la jeunesse (1941) et Amour et Vengeance (1944). Mais pendant le tournage du film, un malheureux soir de juillet 1944, son taxi tombe dans les eaux du Nil dans des circonstances troubles. Asmahan meurt, âgée seulement de 32 ans. Sa mort reste entourée de sombres mystères et demeure irrésolue encore à ce jour, faisant d’Asmahan une figure tout à la fois adulée et fantasmée de la culture égyptienne. Elle est en quelque sorte considérée comme la Marilyn Monroe de l’Orient et sa voix retentit encore parmi celles des divas du monde arabe.
Chanteuse, actrice, styliste, mannequin et réalisatrice née sur l’île de la Barbade en 1988, Rihanna est aujourd’hui l’une des pop stars les plus influentes au monde.
Robyn Rihanna Fenty, de son vrai nom, a très tôt été reconnue pour sa musique, et raflé de nombreux prix. Les premières places du classement américain Billboard ont longtemps été occupées par ses chansons. Élue 15e meilleure artiste de tous les temps par ce même magazine en 2013, Rihanna a vendu des centaines de millions de singles. Ses vidéos publiées sur YouTube comptabilisent plus de 6 milliards de vues en 2015, faisant de la jeune femme l’artiste la plus visionnée au monde cette année-là. Comment expliquer un tel succès ?
Sa carrière débute en 2003. Repérée par le producteur Evan Rogers à la Barbade, Rihanna enregistre d’abord quelques démos. Celles-ci lui ouvrent les portes de Def Jam Recordings, le label dirigé par Jay Z. Sa carrière est lancée avec un premier album produit en 2005, Music of the Sun, qui obtient rapidement un disque d’or.
Naviguant entre différents styles à travers les huit albums qu’elle a produits, Rihanna cherche à échapper aux cases dans lesquelles elle risquerait d’être enfermée. Reggae, dancehall, hip hop, R’n’b, virage plus rock, tournant eurodance, musique électronique, Rihanna développe pour chacun de ses albums une esthétique différente, démontrant ainsi son talent et son originalité. Un modèle à suivre pour toute une génération de jeunes filles.
Victime de violences conjugales de la part de son conjoint, le rappeur Chris Brown, en 2009, l’artiste médiatise son calvaire et s’en relève. Elle devient par la suite une militante active pour les droits des femmes, l’égalité des chances, ou encore contre la haine raciale.
Aujourd’hui artiste et femme d’affaires à la tête de plusieurs marques comme Fenty et Wild, Rihanna est considérée comme une des personnalités les plus influentes de l’industrie musicale mondiale.