Édith Nylon, photo du groupe en 1978
Derrière ce nom de femme se cachaient en réalité quatre garçons et une fille, formant un groupe de punk aussi délirant qu’éphémère né en 1977 en Normandie. En avance sur leur temps, leurs ambiances évoquant la science-fiction séduisaient surtout les spécialistes. Séparés après trois albums seulement, ils annoncent l’arrivée de la New Wave, un style qui inspirera les Rita Mitsouko. Aujourd’hui encore les connaisseurs saluent la qualité de leurs albums.
Photo d’une soirée au Palace, lieu de fête emblématique à Paris, années 1970-1980.
À la même époque que Starshooter, de nouveaux groupes voient le jour en France. Ils sont très jeunes, entre 16 et 20 ans – l’âge de Édith Nylon-, et inventent un son élégant, pop et punk en réaction avec la variété qui inonde les radios. Ce sont les Jeunes Gens Modernes. Ils sont fascinés par tout ce qui est nouveau, chic, électronique. Comme tous punks, ils se débrouillent, bidouillent. Ils produisent eux-mêmes leurs albums, leurs musiques. La France du début des années 1980 était rigide, cette jeunesse ne se faisait pas d’illusion sur le futur et vivait sa vie à fond.
Fascination pour la cyberculture naissante et les beautés artificielles… Édith Nylon chante avec ironie les femmes refaites de la tête au pied. Le groupe adoptera finalement ce nom après le succès de la chanson. Dès le début des années 80, Édith Nylon annonce avec une étonnante précision les thèmes qui peupleront plus tard notre quotidien : la course à l’éternelle jeunesse, la technologie toujours plus intrusive, l’uniformisation de l’apparence. Le son métallique du synthétiser renforce le texte chantée par Mylène Khaski. Le morceau est court, il faut aller vite pour évoquer le progrès technologique !
Je suis la femme bionique Artères antistatiques Perruque de Nylon Utérus en téflon Seins gonflés silicone Lèvres glacées de chrome Fémur d'acier trempé Trachée stérilisée Prothèse…