Entendez-vous ce beat ondulant venu d’un tout petit pays des Caraïbes nommé Jamaïque ? C’est le reggae. Dérivé du ska, du rocksteady et du calypso ; musique mystique, contestataire et révolutionnaire, le reggae deviendra bien plus que cela une fois que Bob Marley fera entendre sa voix dans les années 1970. Son message universel de justice, de paix et d’égalité fait du reggae une musique sans frontières, toujours en mouvement, une galaxie cosmopolite et vivante qui accueille tous ceux que le chantent, qu’ils viennent des ghettos de Kingston ses racines, d’Europe ou d’Afrique. Le reggae est le cri du peuple jamaïcain, mais il est aussi une culture, partagées par les membres d’une nation ouverte et mondiale, unifiés autour de son histoire, de son mode de vie, de ses codes et de ses valeurs. Ce petit glossaire, totalement subjectif et non-exhaustif, tente, par le menu, d’en donner un aperçu.
Image d’illustration : Rouge, jaune, vert, les couleurs du reggae. Steve Johnson via Unsplash
Image d’en-tête : Drapeau de la Jamaïque
Lee « Scratch » Perry, au Black Ark Studio. Deejay et producteur de reggae, un des premiers créateurs du dub, Perry fonde ce studio en 1974. Il produira des grands noms du reggae comme un certain Bob Marley (photo via Reddit).
C’est le “monteur de disques” ou « disc jockey ». Animateur radio ou du sound system, il est celui qui tient le micro et donne le rythme en chantant ou en « toastant », de façon plus ou moins rapide.
Bob Marley tient le mur avec Jacob Miller, I Jah Man et Junior Marvin… Kingston, 1979 (via Pinterest).
Mot d’argot venu des bas-fond de Kingston qui rappelle l’anglais « rags » qui signifie les loques, les guenilles ou les haillons et « muff » qui veut dire bon à rien. Ragga ou raggamuffin désigne ceux qui portent des loques et traînent, ne font rien, c’est-à-dire les marginaux, les vauriens. Le reggae est leur musique et ceux sont eux, à l’origine, qui fréquentent les dancehalls. Par extension, le ragga deviendra un sous-genre du reggae au tempo plus nerveux, accompagné d’un rap rapide du deejay et de musique électronique.
Encore un mot venu de Jamaïque, il signifie « rythme ». Dans le reggae, il peut avoir plusieurs formes : le remix et le son pour le dub (voir infra), la batterie ou la basse et enfin la voix avec le chant du deejay.
Le sound system mobile et fait maison, véritable "piste de danse" itinérante dans les rues de Jamaïque (Crédit photo : culturedub).
Sonos mobiles des deejays, plus ou moins imposantes et plus ou moins bricolées, utilisées dans les « dancehalls », les pistes de danses en plein air ou en salle de Jamaïque. Cette pratique s’est ensuite propagée dans le monde au rythme de la popularité grandissante du reggae.
Autre nom qui désigne le deejay en Jamaïque. Il « chauffe » la salle, le public, avec ses riddims.