La pochette de l'album Feu! Chatterton
“La Malinche” est une chanson écrite et interprétée par le groupe français Feu! Chatterton, un groupe à la fois pop, rock, alliant poésie et lyrisme. Cette chanson figure sur le premier album du groupe, Ici le jour (a tout enseveli) , paru en 2015. “La Malinche” est une invitation au voyage, ici, c’est au Mexique. Arthur, le chanteur charismatique aux airs d’un dandy parisien, évoque une figure historique mexicaine : La Malinche, une femme amérindienne qui fut offerte en 1519 aux conquistadors espagnols. Aujourd’hui, La Malinche est omniprésente dans la culture mexicaine, même si son interprétation reste contradictoire. Elle est d’un côté considérée comme le symbole de la traîtrise et de la collaboration et d’autre part le symbole du Mexique moderne et métissé. Feu! Chatterton nous délivre ici une version moderne de cette histoire traditionnelle, un voyage dans le temps de l’autre côté de la planète. Cette chanson peut être interprétée comme une déclaration d’amour à ce personnage historique, une métaphore de la femme désireuse et désirée des étrangers.
Ici, guitares enflammées, claviers, basse et batterie sont mêlées à des sonorités électroniques et à une voix charismatique. “La Malinche” offre un contraste musical particulièrement original, brisant la barrière entre les genres musicaux établis. Rock ? Pop ? Electro ? Chanson française ? Impossible de poser une étiquette sur ce titre d’une originalité absolue. Sur scène, Arthur paraît en transe, sa voix atteint son paroxysme au refrain lorsqu’il chante “Oh Oui”, mais son intensité est présente tout au long du morceau. Le riff de guitare semble chanter à la gloire de la Malinche, lui aussi.
Reprenant des thèmes chers aux romantiques tels que le voyage, le désir et la séduction, “La Malinche” nous fait penser aux poèmes exotiques d’un certain Baudelaire, jeune dandy parisien parti à la recherche d’aventures de l’autre côté de l’océan :
“Madame je jalouse ce vent qui vous caresse la joue / En ces provinces andalouses”.
Arthur prend la figure de l’étranger, le parisien rêveur, séduisant la Malinche. Mais lorsqu’il reprend ses esprits, il est à Paris “Quand je reste à Paname”. “La Malinche” est une déclaration d’amour à un fantasme, une image presque surréaliste qui fait surgir les désirs enfouis chez le rêveur voyageur : “Oh oui”…
Madame je jalouse Ce vent qui vous caresse Prestement la joue Des provinces andalouses Et panaméricaines Ce vent suave est si doux Madame je jalouse Madame je jalouse Ce vent qui vous…