Sheila Escovedo sur scène avec son père
Cette femme à la beauté charismatique est née sous une étoile scintillante en décembre 1957, à Oakland, Californie. Fille de Pete Escovedo, un percussionniste génial et célèbre, membre de la première et fameuse version de Santana, ce groupe rock latino au succès planétaire créé par Carlos Santana, elle grandit dans un monde très musical, devient vite elle-même une percussionniste hors-pairs et tourne avec les meilleurs, de Weather Report à Marvin Gaye, avant de rejoindre Prince. Sous l’influence du Kid de Minneapolis, dont elle sera la muse, elle compose et chante ses propres chansons et entame une carrière ponctuée de très nombreux disques remarqués, sans jamais renoncer à jouer avec le ghotta du rock, de la soul et du jazz. C’est une des musiciennes les plus demandées et respectées de la scène musicale américaine. Très concernée par le monde qui l’entoure, elle déploie, en parallèle de sa carrière, une grande activité pour venir en aide aux enfants victimes d’agressions sexuelles.
Avec Prince, dont elle fût la muse.
Cette version vitaminée de l’hymne des Etats-Unis figure sur l’album Iconic : message 4 america, dont le titre laisse deviner la tonalité. Dans sa version clip, le morceau, met en scène une Sheila E flamboyante, haranguant la foule dans la rue avant d’entreprendre une marche pacifique et joyeuse sur une musique mixant habilement le titre de James Brown “Funky Good Time” monstrueuse machine rythmique, avec The Star Spangled Banner, l’hymne des Etats-Unis, celui-là même que Jimi Hendrix avait littéralement défoncé à Woodstosk, à coups de guitare distordue évoquant les bombardements américains sur le Vietnam. Cette superposition dit tout des intentions de Sheila E : rassemblons-nous, mixons-nous pourrait-on dire en tissant la métaphore musicale. Une des plus fortes incarnations des musiques afro-américaine, James Brown et ses riffs, rencontrent avec réussite l’hymne des Etats-Unis, musique purement européenne, centrée sur sa mélodie complexe et d’inspiration romantique. Côté clip, l’usage de la parade, du défilé, très populaires aux Etats-Unis s’inscrit dans une tradition vivace. On défile beaucoup, pour tout. Ici, Sheila E défile pour une Amérique telle qu’elle se l’imagine, avec une jolie pointe d’ingénuité. Passant outre les polémiques associées à cet hymne écrit par un homme issu d’une famille esclavagiste, Sheila E fait de sa chanson un appel à l’unité, à l’altérité et offre le visage positif d’une Amérique réunie, quand tant de choses semblent la diviser irrémédiablement aujourd’hui. Dans le clip, des extraits de discours relatent l’histoire contemporaine du pays, souvent violente et douloureuse. Ces fragments sont une mise en abyme de discours prononcés par plusieurs présidents et du fameux « I have a dream » de Martin Luther King, figure majeure s’il en est du rêve américain porté par Sheila E., dont nous devinons sans peine qu’il ne ressemble en rien à celui de Donald Trump.
La parade fait partie des traditions américaines
Réalisée en 2017, soit un an après la venue de Trump au pouvoir, cette chanson, le clip et l’album dont ils sont issus semblent déjà tirer la sonnette d’alarme sur une présidence chaotique divisant les américains qui aux yeux de la chanteuse ne sont pas que « blancs, anglo-saxons et protestants » (WASP), mais aussi afro-américains et latinos, Juifs, Irlandais etc…. Ce n’est pas le moindre des paradoxes que de mesurer à quel point l’unité du pays est vantée par les deux camps d’une vie politique extrêmement fracturée. Mais tous n’y mettent pas la même chose ! Au moment où Sheila E fait cette chanson, sont au cœur des débats les questions de l’immigration et de la construction du mur entre le Mexique et les Etats-Unis, censé protéger ces derniers de « l’invasion latine ». On devine qu’ayant grandi dans la communauté latino de Los Angeles, Sheila Escovedo est particulièrement sensible à cet enjeu. Elle nous rappelle que les immigrants ont fait la grandeur de l’Amérique.
Jimi Hendrix sur la scène du festival de Woodstock
O say, can you see by the dawn's early light, What so proudly we hailed at the twilight's last gleaming, Whose broad stripes and bright stars, through the perilous fight, O'er the ramparts we…
Ecrit pour célébrer une victoire navale, The Star Spangled Banner devient l'hymne des Etats-Unis en 1931