Portrait de Niña Dioz (source : npr.org)
Carla Reyna, future Niña Dioz, est née à Monterrey, au Mexique, en 1985. Après plus de 10 ans passés sur la scène rap underground mexicaine, elle déménage aux États-Unis où le hip hop a commencé à ouvrir ses portes aux femmes. Mais tous les problèmes ne disparaissent en passant la frontière. Dans l’album Reyna sorti en 2018, elle raconte, entre autres, les discriminations auxquelles elle est confrontée dans une Amérique en proie à un racisme persistant. Pourtant elle ne plie pas et rappe des textes uniquement en espagnol sur des instrus électro, « à l’ancienne » ou trap. On imagine d’ailleurs que son succès aux États-Unis est dû à la popularité d’un genre musical nouveau depuis 2018 : la latin trap. En 2019 elle signe un contrat chez Universal Music et annonce un prochain album. Mais pas d’inquiétude, on est prêts à parier qu’elle ne rentrera toujours pas dans les cases.
Manifestation des Mexicaines contre les violences sexistes et sexuelles (crédits : Abraca, via terrafemina.com)
Dans un pays où plus de 3 800 femmes ont été assassinées en 2019, où les citoyennes font grève pour dénoncer ces violences intolérables et où une ville, Juarez, est carrément surnommée « La ville qui tue les femmes », c’est un véritable tour de force que de faire son coming out. Lesbienne fière et assumée, Niña Dioz fait de son statut d’électron libre une force et n’hésite pas à le revendiquer haut et fort. Elle utilise son rap pour dénoncer les injustices et les violences qui sont le quotidien de millions de personnes dans le monde. Par exemple, “America”, un de ses morceaux marquants sorti en 2018, traite du sexisme et de ses violences mais aussi de l’islamophobie qui règne aux États-Unis à l’ère Trump. En signant chez Universal, Niña Dioz a fait le choix de quitter la scène underground afin d’élargir son auditoire et donc de défendre les causes qui inspirent son travail depuis de nombreuses années avec plus d’intensité.
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