Oxmo Puccino, figure emblématique du rap français, dédie un morceau poignant à son ami Mars Vlavo, champion du monde de boxe.
Oxmo Puccino © Vincent Desailly
Né au Mali en 1974, Oxmo Puccino grandit dans le 19è arrondissement de Paris et choisit de dire dans ses textes ce qu’il y a vécu et vu. C’est dans les années 1990, décennie majeure de l’histoire du rap français, que cette figure de la poésie urbaine fait agir sa magie. Abdoulaye Diarra, son vrai nom, sort rapidement du lot et s’écarte des préjugés s’éloigne des standards dominants du rap. En effet, ce parolier hors-pair que l’on surnomme « Black Jacques Brel » en référence au célèbre chanteur impose le respect, ses mots séduisent et marquent toute une génération de fans et d’acteurs du rap, ce qui lui vaut de réaliser de nombreuses collaborations avec des rappeurs, mais aussi des artistes français de tous horizons (Orelsan, Florent Pagny, Ibrahim Maalouf…). Il réussit même à se frayer un chemin jusqu’aux cours de français de bon nombre d’écoles !
Mars Vlavo © MV Akademy
On a tôt fait de catégoriser la boxe comme un sport violent et moins prestigieux que d’autres, et pourtant, c’était déjà une discipline olympique durant l’Antiquité ! Elle réapparait au XVIIIe siècle en Angleterre et est même qualifiée de « noble art ». En effet, ses valeurs que sont le courage, la ruse, le sens de l’honneur et la combativité en font l’un des sports les plus complets qui soient et expliquent son retour dans le programme olympique au début du XXe siècle. Lorsqu’Oxmo Puccino lui dédie un de ses morceaux sur son album “L’Arme de Paix” en 2009, c’est pour retracer la vie et le parcours sportif de son ami Mars Vlavo, rappeur et boxeur de haut niveau.
Le boxeur ne cherche pas à multiplier les coups, mais à bien les placer, stratégiquement et au bon moment. Chaque coup est réfléchi, tout comme les mots d’Oxmo Puccino qui retracent la montée sur le ring du boxeur, alors que la tension et l’appréhension grimpent en flèche. La voix du rappeur est imperturbable, mais ses paroles sont percutantes et, en dépit d’un ton en apparence monotone, le morceau croît en intensité à mesure que se rapproche l’inévitable combat. Les paroles du rappeur sont associées à une mélodie solennelle et élégante, à la fois calme et épurée, qui tranche avec l’imaginaire de la boxe. Les arpèges au piano donnent une bande sonore aux temps morts du sport, aux moments de réflexion du sportif et au sang-froid dont il doit faire preuve avant que ne sonne l’heure de la confrontation sur le ring.
Ce soir, il prendra les 400 coups À ta chute ou à sa perte les paris vont doubler Être une star à la sueur de son cœur Le corps marqué par l’absence de la peur Il n’s’agit pas de chats…