Auteur compositeur et interprète, Etienne Daho est né en 1956 en Algérie. A Rennes, pendant ses études d’anglais et d’arts plastiques, il découvre la pop anglaise alors en plein bouleversement et se passionne pour la musique, ses goûts allant de Gainsbourg au Velvet Underground. Sa carrière musicale débute aux Transmusicales de Rennes en 1979 avec le groupe “Entre les deux fils dénudés de la dynamo”. Le chanteur se situe dans cette effervescence de jeunes artistes rennais du début des années 1980 comme son ami Jacno, le groupe Niagara ou Marquis de Sade. Etienne Daho continue en solo et enregistrera 13 albums, dont 5 certifiés disque d’or. Il continue d’exercer une vaste influence sur la pop française contemporaine.

Quand débute la carrière d’Étienne Daho, les années 1970 et leurs idéaux généreux hérités de la vague hippie des années 1960, sont en train de se clore sur une ère nouvelle où réussite prime et rime avec individualiste. La transgression punk du No Future n’aura pas suffi à inverser la tendance : montée du chômage, de la crise industrielle et économique plus arrivée au pouvoir des libéraux, Thatcher en Grande Bretagne, Reagan aux Etats-Unis : l’ambiance se glace un peu. Danser est devenu une obsession de masse : c’est l’âge d’or du disco. Les synthétiseurs débarquent massivement : la musique vire cold et être moderne devient une grande affaire.

« Comme un boomerang » naît sous la plume de Serge Gainsbourg en 1975, pour la chanteuse Dani qui désire l’interpréter pour le concours de l’Eurovision. La chanson est cependant refusée par Antenne 2 pour ses paroles trop suggestives et sexuées. En 2001, la chanson devient un tube après qu’elle soit réenregistrée par Étienne Daho en duo avec Dani.
Ici il est question d’un amour qui retourne le ventre, un amour très fort qui transcende la raison. Cet amour est figuré dans la mélodie, qui « comme un boomerang » ne cesse de faire des allers-retours entre l’aigu et le grave. Cyclique, elle évoque le souvenir de cet amour auquel on revient toujours, comme pris dans un tourbillon infernal. “Comme un boomerang” fait revivre une histoire passée de passion douloureuse. L’instrumentation très simple comprend une batterie, un riff de guitare électrique et un synthétiseur discret. Montant et descendant la gamme, Dani et Étienne Daho chantent ces flash-backs cruels qui ravivent les cœurs brisés d’une passion destructrice.