Place à une valse effrénée offerte par un duo espiègle et joyeux ! Ici, l’accordéon vous emporte dans un tourbillon de mots qui jouent sur les sonorités et les langues. En piste !
André Minvielle, via Jazzradio
Chanteur français et percussionniste, André Minvielle est l’inventeur de la « vocalchimie », mélange de scat, blues et rap. Né à Pau en 1957, il découvre le jazz très jeune et démarre sa carrière musicale en chantant dans les bals. Puis, il intègre la compagnie de Bernard Lubat, personnage central du jazz en France, multiinstrumentiste de talent, batteur de Claude Nougaro, qui a débuté sa carrière avec les Double Six. Ensemble, ils mènent une réflexion sur l’oralité et la musicalité des langues. Ils explorent et réinventent les traditions populaires ou savantes, restant toujours dans l’air du temps avec un incomparable sens de la langue et de l’improvisation. Ils font figure d’insoumis musicaux réfractaires au formatage des médias.
Le smartphone, symbole de la révolution numérique.
Alors que le DVD a largement détrôné les cassettes et leur magnétoscope et que le CD s’écroule, une nouvelle révolution emporte tout sur son passage à la fin des années 2000 : le numérique. En 2007, tout s’accélère : Apple lance le premier iPhone, le Cloud se diffuse, Internet se développe, et enfin de nombreux sites aujourd’hui incontournables voient le jour comme YouTube, Facebook ou encore Netflix. Désormais, on écoute de la musique, on lit et on regarde des vidéos à tout moment, partout, tout le temps. Et sinon ? 2007 en France, c’est aussi une année politique avec l’élection de Nicolas Sarkozy comme président de la République. Les stars des télé-crochets, Christophe Willem ou Grégory Lemarchal, dominent les radios et le jazz se trouve une nouvelle voix : Amy Winehouse.
Pochette de l’album La vie d’ici-bas sorti en 2007.
La Vie d’Ici-bas est le troisième album solo d’André Minvielle qui lui vaudra la reconnaissance critique et le prix de l’artiste vocal aux Victoires du Jazz en 2008.
Écrites par André Minvielle, les paroles épousent parfaitement la mélodie. Cette chanson rend hommage aux racines gasconnes du chanteur. Un hymne à la langue occitane, la langue d’Oc, mais également à la vie et ses plaisirs, la musique en partage avec les copains et la liberté ressentie. Une écriture extrêmement fine et poétique où l’occitan se mêle à merveille au français. Où les mots sonnent et se baladent à toute vitesse sur le clavier d’accordéon. Cet air de jazz musette est une reprise de « Indifférence », un monument de la musique pour accordéon composée par Joseph Colombo et interprétée par Tony Murena, l’accordéoniste virtuose de musette et le pionnier du swing en 1942. La chanson a la couleur des petits bals populaires ! On entend les instruments s’accorder au début puis la chanson se met à tourner comme un manège fou. On entend d’ailleurs des cris, des voix d’enfants qui jouent, les applaudissements d’un public en liesse et un feu d’artifice. Une bonne symbiose entre la musique des mots et celle de l’instrument à soufflet, joué par le grand ami d’André Minvielle, Bernard Lubat.
Et si l’oublida, disparait du langage Tan vray como pec, qu’un désir ambitiousQuand les langues s'emmêlent au rythme de l'accordéon.
Ainsi va la vie d’ici La vie est là d’ici bas Ell’débat et batt’rie les premiers pas dansés, Alban des écoliers, Balancés dans l’air, sans avoir l’air, saoulés dans le temps Aux folles nuits…