C’est à une vision pessimiste du temps que nous invite l’icône française du rock/chanson française/variété/pop. « Le temps passer » est une chanson de Johnny Hallyday écrite par Lionel Florence, composée par Pascal Obispo et Pierre Jaconelli.
Johnny Hallyday, lors d’un de ses concerts au Stade du France, septembre 1998
Né à Paris en 1943, Jean-Philippe Smet, devenu Johnny Hallyday pour faire américain, « l’idole des jeunes » puis « le Taulier » et tout simplement « Johnny », est notre chanteur national. Son sourire et ses yeux clairs, sa voix puissante et son sens aigu de la scène ont fait de cet interprète de légende, un artiste accompli en dépit (ou à cause) de ses nombreuses contradictions. Le plus gros vendeur de disques français (110 millions d’exemplaires) est passé par tous les styles de musique, du rock « yéyé » à la variété, de la pop à la chanson française, s’essayant même en 2005 au rap dans un featuring avec le groupe Ministère A.M.E.R. Sa disparition en 2017, suscite une très grande émotion. Il laisse une marque indélébile dans les esprits de générations de Français, avec d’innombrables tubes comme « Marie », « Allumer le feu », « Que je t’aime » ou « Ma gueule ».
L’équipe de France gagne la Coupe du Monde… est-ce tout ce qu’il faut retenir de 1998 ?
On a gagnéééééé… Après une Coupe du monde victorieuse l’époque est à la fête, qui ne durera hélas pas. Les années 2000, longtemps espérées comme un nouvel horizon, commencent mal avec la présence de l’extrême droite au second tour de l’élection présidentielle qui verra l’élection “triomphale” de Jacques Chirac. Mais les inégalités se creusent, la promesse de l’an 2000 se consume et le malaise gagne. La mort le 27 octobre 2005, dans un transformateur EDF de Zyed et Bouna, deux jeunes de Clichy-sous-Bois fuyant un contrôle d’identité musclé, met le feu aux poudres. Ça couvait, ça explose et les illusions en prennent un sacré coup.
Ca commence comme une ballade aux accents rock, arpège à la guitare et batterie dont le tempo s’accélère avec le refrain. Johnny y chante la mélancolie d’un cinquantenaire maudissant le temps qui l’a fait vieillir et sa cruauté. Il prend conscience brutalement du temps écoulé qui a emporté sa jeunesse et peut-être bien sa joie de vivre. Il semble avoir été pris de court et notre Johnny doit assumer ses 55 ans, dont plus de 35 de vie active d’un coup, jusqu’à ses erreurs de jeunesse, grand classique de l’introspection d’un artiste toujours seul face à la vie et ses tourments. C’est d’ailleurs sur cette thématique qu’est construit Ce que je sais, album dont est issue cette chanson. Le résultat prend aux tripes, la voix sublime de Johnny Hallyday n’y est pas étrangère.
J'ai pas vu le temps passer Et encore moins me grisonner Il semblerait que le temps se soit ensablé Rien d'étonnant : J'ai pas vu passer le temps J'ai pas vu l'amour jaunir À force de n'en…