La musique est un art qui se partage à plusieurs. À deux ou à quatre-vingts, faire de la musique est un art qui se pratique depuis la nuit des temps, qui est régit selon des codes propres aux traditions en cours. Comment jouons-nous de la musique à travers les continents ?
Une vue de Vienne en Autriche, par Jacek Dylag, via unslpash.
Commençons notre voyage dans les musiques par un premier arrêt à Vienne, capitale de l’Autriche mais surtout de la musique symphonique ! C’est ici que naît et se développe l’orchestre symphonique tel qu’il s’est constitué au XIXème siècle et tel que nous le connaissons aujourd’hui dans beaucoup de pays du monde.
L’Orchestre national d’Île-de-France (ou ONDIF) à la Philharmonie de Paris par Eric Laforgue.
L’orchestre symphonique est un ensemble musical composé de quatre familles d’instruments : les cordes (violons, altos, violoncelles, contrebasses, harpe) les bois (flûtes, hautbois, clarinettes, bassons), les cuivres (trompettes, trombones, cors, tuba) et les percussions (timbales, claviers, accessoires comme le triangle). L’effectif peut évoluer en fonction de l’œuvre qui est jouée, il varie de quatre-vingts à plus de cent musiciens ! Les différentes familles d’instruments (que l’on appelle « pupitres » d’instruments) sont disposées de façon précise : les instruments très bruyants et au registre grave sont placés à l’arrière, tandis que les instruments qui ont moins de puissance sont au-devant.
Dans l’orchestre, chacun a un rôle à jouer. Le chef d’orchestre a une fonction capitale : il indique le départ et la fin d’un morceau, mais aussi la vitesse, la mesure, les nuances aux musiciens. C’est surtout lui qui décide de l’interprétation d’un morceau et qui la transmet ! Il y a également les « chefs de pupitres » comme le premier violon ou la première clarinette. Ils sont désignés pour jouer les solos quand il y en a. Les autres musiciens du pupitre sont appelés les « tuttistes », car ils jouent tous la même chose. Pour les pupitres des cordes frottées comme les violons ou les violoncelles, un « chef d’attaque » est désigné : c’est ce musicien qui transmet l’intention du chef d’orchestre à son pupitre, il est son relais. Vous l’aurez compris : jouer ensemble à quatre-vingts demande une sacrée rigueur d’organisation !
Le pupitre des violons, par Samuel Sianipar via Unsplash.
L’orchestre symphonique est né de l’orchestre à cordes de la période baroque, auquel on a ajouté les familles des cuivres et des bois à la fin du XVIIème siècle. Mais son modèle évolue au cours des décennies ! Durant la période classique, son effectif évolue de quarante à soixante musiciens, puis va jusqu’à une centaine à la période romantique. Dans l’imaginaire collectif, la ville de Vienne est considérée comme la capitale mondiale de la musique symphonique. C’est ici que vivent les compositeurs les plus joués au monde : Mozart, Beethoven, Mahler, qui apportent chacun leur patte à l’orchestre symphonique à travers leurs compositions. Aujourd’hui, la forme de l’orchestre symphonique est répandue dans le monde entier, presque chaque ville en possède un !
Une symphonie, c’est une pièce musicale comprenant plusieurs mouvements (ou chapitres), destinée à être jouée par un orchestre symphonique. C’est un genre musical qui naît au cours du XVIIIème siècle. Ludwig van Beethoven, un compositeur allemand universellement apprécié qui a vécu la majeure partie de sa vie à Vienne, a composé neuf symphonies. Intéressons-nous à sa 7ème, qui est jouée pour la première fois à Vienne en 1812. Le deuxième mouvement est très connu, on le retrouve dans la bande originale de plusieurs films comme Le Discours d’un Roi de Tom Hooper en 2010, ou X-Men : Apocalypse en 2016.
Un orchestre symphonique est la plus belle métaphore de la société que je connaisse. Chacun est indispensable, mais doit savoir s'effacer pour faire vivre une réalité supérieure.Ricardo Mutti (chef d’orchestre italien) compare l'organisation de l’orchestre symphonique à celle d’une société.
Dans ce morceau, la parole circule dans les rangs de l’orchestre. Les différents pupitres d’instruments répètent le même rythme et dialoguent entre eux : d’abord le pupitre des « basses » (les contrebasses et violoncelles), puis les violons entrent dans la danse et le morceau évolue en se construisant et en s’étoffant par l’ajout progressif des instruments de l’orchestre symphonique. Ainsi : malgré la répétition de la même mélodie, Beethoven s’amuse avec les instruments et leurs couleurs musicales. Résultat : on ne s’ennuie pas, au contraire ! Le compositeur nous offre un morceau aux allures de marche funèbre dramatique, dans lequel chaque musicien a son mot à dire.
Le "French Quarter" de la Nouvelle-Orléans aux Etats-Unis, par Joao Francisco, via Unspash.
Partons à présent dans une ville emblématique du Sud des États-Unis d’Amérique, au bord du Mississipi : la Nouvelle-Orléans. Là où résonnent les sons des trompettes jazzy se mêlant à des rythmes endiablés qui vous donnent cette irrésistible envie d’entrer dans la danse…