Des danseurs kanak avec leurs instruments à Nouméa par David Becker, via Les Cahiers d'Ethnomusicologie.
Les Kanak sont un peuple autochtone vivant en Nouvelle-Calédonie, principalement sur sa Grande Terre. Le pilou-pilou est une cérémonie traditionnelle mêlant danses et… musique ! Dans le pilou-pilou, la musique a un rôle essentiel : elle rythme et accompagne la danse. L’origine de l’appellation « pilou-pilou » est mystérieuse : certains pensent qu’il vient du son des tambours entendus de loin qui pourraient être retranscris à l’écrit comme « pelou-pelou-pelou » puis « pilou-pilou »…
Au XIXème et XXème siècle, des ethnologues observent et étudient cet événement, qu’ils appellent « Danse en cercle ». Dans leurs écrits, on en apprend plus sur cette fête ancestrale, qui a pour fonction de faire rencontrer différents clans avec l’échange de divers objets ou vivres. Dans le pilou-pilou, le nombre de participants peut varier de 5 à 6 000 personnes et sa durée jusqu’à 3 semaines… Plusieurs types de danses sont effectuées, en fonction de l’objet du pilou-pilou.
Côté musique, on retrouve des instruments à percussions (ou « idiophones ») et des instruments à vent (« aérophones »). Les instruments sont confectionnés à l’aide d’éléments de la nature : les battoirs d’écorce, le tambour à fente, les bambous frappés, des feuilles frictionnées entre elles. Les vêtements des danseurs, faits de feuilles séchées sont eux-mêmes des instruments, ils produisent des sons lors des mouvements collectifs de danse ! On retrouve aussi des instruments aérophones comme la conque ou des instruments de la famille des bois comme le sifflet de métal ou le hautbois.
Un pilou à Lifou en 1957, via Wikipédia.
Historiquement, le pilou-pilou était le moyen d’annoncer un événement au clan : une naissance, un mariage, un nouveau chef, un décès… À l’arrivée des premiers missionnaires sur l’île, à la fin du XVIIIème siècle, on interdit aux Kanak de pratiquer ces cérémonies. Les Européens prennent peur face à ces danses impressionnantes qu’ils ne connaissent pas : ils interprètent le pilou-pilou comme une cérémonie de préparation à l’anthropophagie. La colonisation de la Nouvelle-Calédonie est la raison principale de la disparition progressive de cette culture. Il est fascinant de lire les écrits des anthropologues pour essayer de se restituer la musique et l’ambiance générale de cette fête unique !
Aujourd’hui, le peuple Kanak pratique encore le pilou-pilou, mais seulement à l’occasion de mariages ou encore à la fin d’une période de deuil. La Nouvelle-Calédonie est quant à elle considérée comme une collectivité française depuis 1944, et dispose d’un statut de PTOM de l’Union Européenne : Pays et Territoire d’Outre-Mer.
Observer et écouter les ensembles musicaux dans le monde est un exercice passionnant. Il en dit long de la belle diversité du monde dans lequel nous vivons et de l’histoire des peuples ! C’est une invitation à la connaissance et la tolérance.
De la famille du hautbois dont il est la basse, ce grand instrument possède une étendue de notes (tessiture) très ample: plus de trois octaves, presque comme la clarinette ! Il est également très présent dans les orchestres symphoniques et la musique de chambre. Souvent cantonné au rôle de soutien de la polyphonie du quintette à vent, ce n’est qu’au XXe siècle que le basson a pu développer sa véritable autonomie. Dans “Pierre et le Loup” de Prokofiev, le basson est particulièrement mis en avant car il y joue un rôle important. En effet, il représente à lui tout seul le personnage du grand-père de Pierre.