Lorsque le poète Paul Éluard compose le poème « Liberté » en 1942, la France est occupée par l’Allemagne nazie. C’est la Seconde Guerre mondiale (1939-1945). Véritable acte de résistance, ces vers étaient distribués et lus en cachette, puis parachutés par les avions anglais en des milliers d’exemplaires au dessus de la France occupée. Une fois la guerre finie, des artistes, chanteurs et musiciens ont, eux aussi, choisi de célébrer tout ceux qui ont lutté, parfois jusqu’à la mort, pour que reviennent la liberté et la fraternité. Voici cinq chansons pour s’émouvoir, se souvenir et réfléchir sur ce qu’est la résistance.
Image d’illustration : tract avec croix de Lorraine via larousse.fr
Image d’en-tête : Miguel Bruna via Unsplash
portrait de Yves Montand par Xavier Ombre
Première authentique star française de l’après-guerre, le jeune immigré italien de Marseille Yves Montand fut découvert et propulsé au plus haut de l’affiche par Édith Piaf, avant de faire carrière au cinéma. Engagé, aux côtés de son épouse, l’actrice Simone Signoret, dans d’innombrables combats politiques, il représenta pour beaucoup une « conscience ». Au-delà, il demeure cet acteur immense, et l’une des plus grandes voix françaises de la seconde partie du XXe siècle, doublée d’un sourire ravageur.
pochette du vinyle où apparaît l’autre nom du Chant des partisans : "Le Chant de la Libération", et un autre hymne de la Résistance, "Le Temps des Cerises".
Le chant des partisans est avant tout un chant de combat, un signe de reconnaissance. La musique est composée en 1942 par la chanteuse d’origine russe Anna Marly, résistante. Écrites par l’écrivain Joseph Kessel et son neveu Maurice Druon, eux aussi résistants, les paroles sont sans détour : elles magnifient le combat des partisans, en soulignent la dureté et appellent à y prendre part sous toutes ses formes. Mais ce sont des paroles d’espoir pour ceux qui la sifflent discrètement, comme par défi. La France y est judicieusement évoquée: ouvriers, paysans, mines, collines, autant de mots qui produisent des images familières, celles de la patrie qu’il faut défendre. Pour le dixième anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale (1939-1945), Montand offre une interprétation d’anthologie de cette chanson historique.
Chant de mobilisation et de combat, hymne, “Le Chant des partisans” est écrit par l’écrivain Joseph Kessel et son neveu Maurice Druon, tous deux résistants. Les paroles ne font pas de détour : elles magnifient le combat des partisans, en soulignent la dureté et appellent à y prendre part sous toutes ses formes. Elles sont impitoyables, comme l’est la guerre. Mais ce sont des paroles d’espoir pour ceux qui la sifflent discrètement, comme par défi. La France y est judicieusement évoquée: ouvriers, paysans, mines, collines, paille autant de mots auxquels l’auditeur attachera des images familières, celles de la patrie qu’il faut défendre.
La mélodie simple de cette chanson pourrait l’apparenter à celle des comptines, ces chansons d’enfance que nous gardons au fond de notre mémoire. En revanche, son rythme binaire rappelle les chants de marche, approprié à son texte. Une mise en scène est suggérée: une colonne de soldats allemands passe et un sifflement invite les partisans cachés dans les fourrés à reprendre leur route. La chanson débute a capella, avant d’être accompagnée d’un accordéon, un instrument très populaire à l’époque. Le chant gagne en amplitude avant le retour menaçant d’une autre colonne allemande, puis s’affirme jusqu’à ce qu’un chœur imposant, évoquant la multitude des partisans enfin rassemblés et l’approche de la Libération. Cette musique est composée en 1942 par la chanteuse d’origine russe Anna Marly, elle-même engagée dans la résistance.
Ce chant est un hymne, un monument national qui a été repris au fil des décennies. Peut-être connaissez-vous la version qu’en a faite le groupe Zebda en 1997: « Motivés » !
Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ? Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu'on enchaîne ? Ohé ! partisans, ouvriers et paysans, C'est l'alarme ! Ce soir l'ennemi…