Photo de Leonard Cohen, années 1960 (source : site officiel de Leonard Cohen)
Né en 1934, le chanteur, musicien et poète canadien Leonard Cohen est une figure du mouvement des « protest songs* », aux cotés de Bob Dylan, Joan Baez et Paul Simon. Il sort son premier disque en 1968 et ses œuvres telles que Suzanne, The Partisan ou encore Hallelujah en fond un des artistes les plus respectés et repris dans le monde. Il s’est éteint en 2016.
La résistance pacifique vue par les hippies : l’amour plutôt que la guerre. États-Unis, années 1960.
Il souffle comme un air de révolution sur les États-Unis des années 1960. La jeunesse américaine rêve d’un autre avenir et le fait savoir. La guerre du Vietnam (1963-1975) dure plus longtemps que prévu et des mouvements de contestation commencent à se faire entendre : c’est le règne des « protest songs », chantées pour réclamer la paix et pour les droits civiques des Afro-Américains. Cheveux longs et fleurs à la bouche, les hippies font sensation. Leur devise : amour, paix et liberté. Ils diffusent des messages de tolérance et d’ouverture aux autres face à la guerre et à la haine. Mais en avril 1968 le pasteur Martin Luther King, principale figure du mouvement des droits civiques, est assassiné. C’est le premier coup dur porté au mouvement hippie qui atteint son point culminant lors du festival de Woodstock en 1969.
Mais alors, quel rapport entre la Résistance française et une chanson folk américaine de 1969 ? « The Partisan » est la version anglophone de « La Complainte du Partisan », composée par Anna Marly, guitariste et chanteuse d’origine russe Anna Marly qui avait déjà composé « le Chant des Partisans », devenu l’hymne de la Résistance. Les paroles sont d’Emmanuel d’Astier de la Vigerie, un journaliste résistant. Moins renommée que sa sœur, « Le Chant des Partisans », « La Complainte du Partisan » a connu un franc succès international, notamment grâce à cette adaptation de Leonard Cohen où elle devient… « The Partisan ». Sur le mode de la complainte, c’est-à-dire un récit plaintif chargé de mélancolie, la chanson fait parler un personnage qui, sans joie et sans passion apparente, s’engage dans un combat dont il connaît l’issue : la prison, la douleur, la mort. Mais il refuse de vivre à genoux et sait que la liberté reviendra. L’interprétation de Leonard Cohen, à la voix grave, chaude et douce, est poignante, magnifique. Il n’y a aucune ferveur dans le propos, aucune glorification, alors que le prix à payer (perdre femme et enfants) est énorme. Quand la liberté reviendra, le partisan retournera dans l’ombre de l’anonymat.
When they poured across the border I was cautioned to surrender, this I could not do; I took my gun and vanished. I have changed my name so often, I've lost my wife and children but I have many…