Un américain blanc de Memphis qui chantait comme les noirs! Elvis Presley devint la première star mondiale s’adressant précisément aux jeunes. Derrière lui les rois du rock font la loi, Jerry Lee Lewis, Little Richard, Eddie Cochran, Chuck Berry, Carl Perkins…

Au début des années 60, l’Europe riposte! A l’aube de 1962 surgissent de Liverpool, port ouvrier du nord, “quatre garçons dans le vent”, sympathiques et turbulents. en moins de deux ans ils mettent le monde à leurs pieds. Les garçons se laissent pousser les cheveux, les filles arrachent les leurs, elles hurlent et sont amoureuses de ces Beatles qui atteignent des niveaux de popularité inouïs, inconnus auparavant… jamais revus depuis. Ces quatre-là étaient fait pour se rencontrer. Ils composent des kyrielles de chansons aussi nerveuses que mélodiques. Leurs voix ont cette harmonie magique.L’essor conjoint de la télévision et de l’industrie du disque les rend plus importants que tous les hommes politiques de la planète. Loin devant Kennedy, Kroutchev, De Gaulle, Mao-Tsé-Toung… John, Paul, Georges et Ringo semblent les véritables patrons du monde.

Dans leur sillage, explose la révolution “pop” et “rock”. Elle touche tous les arts. Mais ne parlons que de musique. Bob Dylan, The Rolling Stones, The Who, Janis Joplin, Jimi Hendrix, The Kinks, Crosby Stills Nash & Young, Leonard Cohen… et mille autres, inventent une esthétique nouvelle, bousculent les codes en vigueur. Consommant plus que de raison les substances illicites, ils osent les expérimentations les plu audacieuses. Londres, New-York, San Fransisco deviennent les centres névralgique de cette exubérante créativité.

La musique noire bouge elle aussi. Influencés par les prêches du Pasteur Martin Luther King et du militant radical Malcolm X, les artistes s’engagent pour l’égalité des droits civiques entre noirs et blancs. Les émeutes sont nombreuses. Les morts, aussi. Marvin Gaye, James Brown, Ike & Tina Turner, Sly Stone, sont les artistes emblématiques de ce grand sursaut.

En France, l’explosion du rock a enfanté un étrange avatar, le yéyé. De jeunes chanteurs s’inventent des noms améicains, adaptent en français les chansons américaines, avec des textes totalement idiots la plupart du temps. certains durent le temps d’un disque, d’autres (Eddy Mitchell, Dick Rivers, Sylvie Vartan) sont toujours là, quarante ans après.
L’un d’eux a marque sa différence. Traversant toutes les modes, surfant sur tous les styles, voilà un cas définitivement unique. Johnny Hallyday. 67 ans cette année. Toujours présent! (sic)

Cette même période voit l’arrivée à maturité de personnalités hors normes, souvent inspirées par la poésie moderne. Barbara, Georges Brassens, Léo Ferré, Jacques Brel, Jean Ferrat, Serge Gainsbourg, Claude Nougaro, ces barons éternels écrivent les pages les plus abouties de la chanson française.

Entre la guerre du Vietnam et les émeutes de Mai 68, la fin de la décennie est marquée partout par la contestation de l’ordre établi. Les régimes traditionnels vacillent. John Lennon chante “Imagine”. les années 70 s’ouvrent sur cet espoir d’un monde meilleur. On y croit, dur comme fer. Mais bientôt viendront les années de plomb…