Depuis le début des années 2000 de nombreuses fondations et chartes pour la protection de l’environnement sont créées. L’écologie est maintenant un questionnement mondial, les nations se concertent et prennent des mesures pour lutter ensemble. C’est un sujet plus que d’actualité, mais les initiatives ne sont pas encore suffisantes et certains prennent la parole pour en dénoncer les failles. Keny Arkana, rappeuse française, militante altermondialiste et fondatrice du mouvement politique et social La rage du peuple, sort en 2008 “Terre mère n’est pas à vendre” sur l’album Désobéissance. Elle y dénonce le Nouvel Ordre Mondial et s’adresse aux citoyens pour remettre en question le système et désobéir. L’album évoque une ribambelle de problématiques environnementales : OGM, pollution, surexploitation, extinction des espèces, déforestation, emprise des multinationales, … Un réel plaidoyer pour l’environnement !
L’instrumentation de “Terre mère n’est pas à vendre” est simple, l’accentuation est mise sur le rap de Keny Arkana et sur le sens des paroles. Dès le début de la chanson la chanteuse commence à rapper, avec comme seul accompagnement une guitare acoustique. Quelques rythmes de percussions annoncent un changement d’intensité. Le volume augmente et le rythme s’accélère. Le beat est fait de sample (extraits) électroniques, une flûte vient apporter un soutien mélodique et appuie l’atmosphère grave et mélancolique. Lors du refrain un chœur chante “Pacha Mama” à répétition derrière la voix de la chanteuse. Toutes ces voix chantant à l’unissons “Notre terre” fait penser à tout un peuple qui s’unit et avance dans la même direction, le poids du combat repose alors sur tous.
Dans cette chanson, Keny Arkana s’adresse à la Terre : “Pacha Mama”, chanté au refrain, est un terme emprunté aux cultures de l’Empire Inca signifiant “déesse-terre”. La rappeuse dénonce le mal qui lui est fait en opposant “ils” contre “nous”. “Ils” fait référence aux hommes ayant un pouvoir de décision, aux hommes politiques et aux multinationales notamment. “Nous” fait référence au peuple, impuissant, qui fait entendre sa voix et son combat pour protéger l’environnement. La Terre est personnifiée, l’artiste lui prête des qualités humaines et des sentiments, de façon à ce que l’auditeur puisse s’identifier et comprendre les douleurs de sa planète. L’artiste dénonce les “puissants” de ce monde qui pillent toutes ses richesses et cherchent à faire du profit en détruisant la nature. S’ensuit tout un panel de ce que l’Homme fait subir à la Terre : “T’ont recouvert de ciment, jusqu’à étouffer ton sol ; ont empoisonné ton air, souillé tes océans”.
Ils ont répandu le sang un peu partout sur ton sol T’ont recouvert de ciment, jusqu’à étouffer ton sol Te détruise pour du papier, pour souiller tes profondeurs Pour nous faire croire en ton…