Enregistrée en 1971 sur l’album What’s Going On, “Mercy Mercy Me (The Ecology)” est une des premières chansons dénonçant les effets négatifs de l’homme sur son environnement et la première utilisant le terme “écologie”. En avance par rapport aux préoccupations de son temps, Marvin Gaye a joué un rôle majeur dans l’éveil des consciences à la cause écologique, jusqu’alors très peu répandue. A cette période peu abordent des thèmes sociaux, lui ose, quitte à ne pas vendre de disques : “quand le monde explose autour de moi, comment puis-je continuer de chanter des chansons d’amour?”.
Dès sa sortie, la chanson connaît un immense succès, se place n°1 des ventes aux États-Unis et plus tard remporte un prix “Grammy Hall of Fame”. L’album est considéré comme l’un des plus grands albums du 20ème siècle.
La cause environnementale doit beaucoup à Marvin Gaye et à sa musique. Encore aujourd’hui, sa chanson est considérée comme l’hymne écologique le plus saisissant et l’artiste représente un modèle du changement social.
Sur cet air mélodieux et presque dansant, aux influences soul, jazz et gospel, on pourrait croire que la chanson a un sujet plus gai qu’il ne l’est vraiment. Ce décalage entre le thème, et le rythme et l’intensité, qui restent les mêmes tout le long du morceau, accentue l’absurde dénoncé par les paroles. La voix si typique et “tout-terrain” de Marvin Gaye nous enveloppe et nous guide le long des constatations déplaisantes. Il chante la plupart des voix enregistrées tout en étant au clavier d’un piano. Plusieurs artistes l’accompagnent : on entend des chœurs féminins, un saxophone, des cordes et des percussions.
La chanson est écrite par Marvin Gaye lui-même. Il y énumère les destructions faites à l’environnement à cause de notre société moderne : le poison que le vent souffle dans toutes les directions, les huiles lâchées dans les mers et océans, les radiations et déchets radioactifs jetés dans les airs et les sols, et la surpopulation.
En 1971 il disait déjà “les choses ne sont plus ce qu’elles étaient”. Cette triste affirmation n’est hélas que le constat d’une réalité toujours actuelle. Il nous reste encore à répondre à sa question laissée en suspens à la fin de la chanson “combien de maltraitances par l’homme [la Terre] peut-elle encore supporter?”
Mercy, mercy me... Things ain't what they used to be, no no Where did all the blue skies go? Poison is the wind that blows from the north and south and east Mercy, mercy me Things ain't what…