Décollons à présent pour le continent asiatique et le plus grand archipel du monde encerclé d’eaux turquoises : l’Indonésie. Arrêtons-nous sur les îles de Java et Bali pour y découvrir un ensemble traditionnel de percussions bien curieux, le gamelan. Ecoutons vibrer et se diffuser dans l’air ces sons métalliques qui se répondent et s’accordent entre eux…
Un gamelan à Bali (via baliyogya).
Il s’agit ici de plusieurs percussions et non d’une seule. Le gamelan est un orchestre de percussions traditionnel composé de gongs, cymbales, métallophones, xylophones et tambours. Ces instruments ont une durée de vie très longue, ils sont faits en bronze et ornés de différentes décorations. D’autres instruments à cordes peuvent s’y ajouter, tout comme le chant. Les tambours sont en peau de buffle et ont pour rôle de guider les autres joueurs : ils donnent le tempo de jeu, et l’intensité ! C’est le joueur du tambour principal appelé « kendang » qui a la casquette du chef d’orchestre. Il existe trois formations de gamelan possible : le gamelan javanais, balinais ou sundanais. Les instruments et leur place varient en fonction.
Gamelan est synonyme de cohésion, de l’écoute de l’autre, de respect, de la vie sociale. Cet ensemble d’instruments célèbre la vie en collectivité : à l’intérieur du gamelan, il est fondamental d’être à l’écoute des autres musiciens pour que le son global soit harmonieux et cohérent ! L’emplacement des instruments du gamelan est très codé et fait référence à l’ordre de l’univers dans la conception hindou-javanaise. Le gamelan peut accompagner des danses traditionnelles, les pièces de théâtre d’ombres ou bien les mariages et autres cérémonies religieuses. Mais attention : dans le cas de la danse, c’est le danseur qui devient chef d’orchestre, les percussionnistes doivent le suivre ! Lors de l’exposition universelle de 1889 à Paris, Claude Debussy est frappé par les couleurs sonores du gamelan et s’en inspire pour des compositions. On retrouve l’influence de ces percussions chez d’autres compositeurs du XXème siècle comme Francis Poulenc, Benjamin Britten, Steve Reich ou Philippe Glass. Ici encore le métissage est le fruit de cette nouvelle circulation des cultures et des musiques du monde ! Aujourd’hui il est même possible de prendre des cours de gamelan à la Philharmonie de Paris. Alors qu’est-ce que vous attendez pour vous y inscrire ?
Vue de Rio de Janeiro et du Corcovado, via unsplash par Raphael Nogueira.