Avez vous déjà tellement aimé un artiste, un chanteur, un acteur ou même un sportif au point de vous oublier vous-même ? Groupies, fans ou stalkers… les mots évoluent pour parler de ces admirateurs sans limite, dépassés par leur amour à sens unique.
Photo de Michel Berger, non datée (Source : Archive AFP via www.sudouest.fr)
Né en 1947 à Neuilly-sur-Seine, Michel Berger est un garçon sage et timide. Fils d’un charismatique professeur en médecine et d’une mère concertiste, ce brillant élève rencontre souvent des écrivains, des artistes et des scientifiques de renom, amis de ses parents, dans la maison familiale. Le jeune Michel est baigné de musique depuis toujours et commence à la pratiquer assez tôt. Au lycée, il écrit et compose des morceaux qu’il proposera lors d’une audition pour jeunes talents organisée par le label Pathé dans les années 1960, au cœur des années « yéyé ». Michel Berger y est repéré et entame une carrière d’interprète (à condition qu’il poursuive sa scolarité). Après quelques années, c’est finalement en temps que directeur artistique et compositeur qu’il fera des étincelles, car Michel Berger sait écouter. En 1971, un voyage bouleversa son rapport à la musique. Il parcours les États-Unis, se gave de soul, de blues et de jazz, comprend que la musique peut se décliner sur plusieurs genres… De retour en France, le jeune compositeur et mélodiste de 25 ans gardera de son expérience américaine une influence profonde qui marquera sa pop. Il écrit et compose énormément, notamment pour ses muses Véronique Sanson puis France Gall. Michel Berger signe des succès populaires comme la comédie musicale « Starmania » en 1978 avec Luc Plamondon, des morceaux comme « Quelque chose de Tennessee » par Johnny Hallyday ou encore « Résiste » chanté par France Gall. En 1992, l’artiste s’effondre en pleine partie de tennis dans le Sud de la France. Sa mort brutale marquera le public et elle contribuera à nourrir sa grande popularité, encore aujourd’hui.
Logo de « Top 50 » une émission musicale devenue culte, lancée en 1984 sur Canal +
Les années 1980… décennie décisive pour les musiques populaires ! Débridée, criarde et insouciante, elle marque une révolution pour le monde de la musique qui se transforme en une véritable industrie où l’argent coule à flots. Dans les années 1980, les foyers sont majoritairement équipés de petits écrans aux multiples chaînes. Cassettes, vinyles 45 tours, CD-rom, la musique est partout, tout le temps. La jeunesse l’écoute sur platine ou avec un baladeur, à la radio ou à la télévision. En France, les radios diffusent aussi bien les derniers tubes de super stars américaines, Michael Jackson et Madonna en tête, que des titres plus éphémères, au gré des modes. La musique connaît un changement d’échelle. Elle a ses propres émissions de télévision comme le Top 50 en France, lancé en 1984 et ses propres chaînes à l’image de MTV créée trois ans plus tôt. Les ventes de disques atteignent des sommets vertigineux. Un exemple ? L’album Thriller de Michael Jackson, encore lui, s’écoulera à 33 millions d’exemplaires dans le monde avant 1990 !
« La groupie du pianiste », c’est LE tube qui installera Michel Berger au sommet de la « variété française » durant toute la décennie des années 1980 et au-delà. Avec ce succès populaire, l’artiste déjà reconnu comme mélodiste et parolier de talent, sort enfin de l’ombre comme interprète. Porté par le piano rythmé et funky de Michel Berger, le morceau provoque une irrésistible envie de danser. C’est en prêtant l’oreille au texte que l’ambiance se glace un peu. Le malicieux Michel Berger a enrobé de joie et de légèreté l’histoire d’une fan seule, obsédée par son idole à tel point qu’elle en oublie de vivre sa propre existence. C’est bien là la marque de fabrique de l’artiste qui aime jouer sur les émotions de son public, alternant mélancolie, profondeur et euphorie. Une dernière question demeure : qui est le pianiste ?
Elle passe ses nuits sans dormir À gâcher son bel avenir La groupie du pianiste Dieu, que cette fille a l'air triste Amoureuse d'un égoïste La groupie du pianiste Elle fout toute sa vie en l'air Et…