Dans l’effervescence du début des années 60, Ronnie Bird se distingue de la vague Yéyé. Il est considéré, à raison, comme l’un des chanteurs de rock français les plus intéressants du moment. Carrière marginale, mais riche, il prendra du recul très rapidement en s’exilant aux États-Unis où il travaillera pour la télévision… française, après avoir en 1968 participé à la comédie musicale Hair, sur le mouvement hippie.
Ronnie Bird
Me voilà devenu jaloux. Où va-t-elle ? Où va-t-elle ? Pour savoir je la suis partout. Où va-t-elle ? Où va-t-elle ? Pourtant je n’ose, je n’ose, Je n’ose pas le croire, J’ai peur, j’ai…
La décennie commence avec l’indépendance des pays d’Afrique, jusque là colonies européennes. Youri Gagarine, le soviétique, lance la course à la lune… Neil Armstrong, l’américain, sera neuf ans plus tard le premier homme à y poser le pied. La guerre d’Algérie se termine, non sans drame, en 1962 : le pays accède à l’indépendance ! La pilule contraceptive est (enfin) autorisée en 1967 : les filles se sentent plus libres. Est-ce pour cette raison que la mini jupe fait fureur ?
Lorsque la jalousie est au rendez-vous, l’amour en pâtit tout comme l’ego. Au risque d’en souffrir, le jeune amoureux devient la proie d’une obsession plus forte que tout. Évidemment, nous devinons un dénouement dramatique : elle en aime un autre, et c’est son meilleur ami !
Dans ces années où les jeunes découvrent la fureur du rock, c’est évidemment la musique qui prime, notamment pour danser. Cette chanson est une adaptation de « Come on back » du groupe anglais The Hollies. Ça sonne typiquement rock : batterie, basse et harmonica rythment la cadence de cette course-poursuite frénétique tandis que le chant exprime avec justesse le désarroi de l’amoureux jaloux.