Ce fils d’immigré « rital », gueule d’ange, regard profond et voix de velours, se fait d’abord connaître au cinéma, notamment dans « Casque d’Or » aux côtés de Simone Signoret. A la fin des années 60, on découvre qu’il n’a pas qu’une présence. Il est « aussi » une Voix. Sachant faire vivre les beaux textes comme personne, cet interprète poignant, souvent proche de Brel par la théâtralité, connaît alors une seconde carrière. Boris Vian, Serge Gainsbourg, Georges Moustaki entre autres lui auront servi des textes remarquables mis en musique par des Michel Legrand, Alain Goraguer ou Louis Bessières. Qu’il chante, et soudain prennent vie les espoirs, passions, douleurs des petites gens. Et Reggiani nous bouleverse immanquablement.
Serge Reggiani (2)
Il suffirait de presque rien, Peut-être dix années de moins, Pour que je te dise "Je t'aime". Que je te prenne par la main Pour t'emmener à Saint-Germain, T'offrir un autre café-crème. Mais…
Comme toujours chez Reggiani, la chanson raconte une histoire, et l’autodérision comme la tendresse y ont leur part.