“Banana split”, “Les Brunes ne comptent pas pour des prunes”, “Amoureux solitaires”… Ces chansons pop canailles sont des incontournables de la bande originale des années 80. Leur interprète ? Lio ! Chanteuse, comédienne, actrice, Lio est de ces artistes aux parcours inspirants, et de ces femmes qui se sont battues pour exister dans une industrie contrôlée par les hommes.
Née en 1962 au Portugal, Bruxelloise d’adoption, Wanda Maria Ribeiro Furtado Tavarès de Vasconcelos commence sa carrière musicale très tôt et s’invente un alter ego : Lio, comme cette petite fille brune de la bande-dessinée Barbarella, qui collectionne les images. Petite fille, car elle n’est encore qu’une adolescente lorsqu’elle enregistre son premier hit, “Banana split”. Le titre au double sens érotique cartonne à sa sortie en 1979, écrit par son producteur mais aussi compagnon Jacques Duvall, de dix ans plus âgé qu’elle. Son second tube, “Amoureux Solitaires” l’année suivante ; son premier album est un succès. Sa voix boudeuse et sa pop joyeuse et entêtante ont conquis le cœur du public. Les années 80, c’est la décennie de Lio, dont elle est l’une des égéries. Les années 90, beaucoup moins. Elle tente de sortir des albums qu’elle cherche cette fois à produire elle-même ce qui n’est pas au goût des patrons de label. Les albums sont soit avortés, soit durement négociés auprès des éditeurs. En parallèle, elle se bat dans sa vie personnelle contre un compagnon abusif et violent, qui finira par être condamné.
En 2002, Lio crée sa propre boite de production pour racheter ses maquettes et enfin reprendre le contrôle de sa musique. Cette touche-à-tout s’épanouit aussi bien à la télévision qu’au cinéma, dans la chanson que dans la production. Depuis, Lio est autant à la radio, dans des publicités, au théâtre que dans des émissions comme la Nouvelle Star, The Voice Belgique et de Drag Race Belgique. Elle participe aussi à la tournée RFM Party 80 dans les plus grandes salles françaises.
Lio se démarque aussi par sa grande force de caractère, une gouaille bien à elle et un engagement féministe intransigeant qui tranche avec l’image (injuste) d’une éternelle adolescente à la musique trop sucrée. Elle condamne publiquement la violence de Bertrand Cantat, de Serge Gainsbourg ou de Gérard Depardieu, se rapproche des Femen et annonce en 2020 ne plus vouloir “relationner” avec les hommes. Soucieuse de l’avenir, Lio s’est rapprochée pour l’écriture de son dernier album, auto-produit et financé exclusivement par les dons de son public, d’autrices-compositrices de la “nouvelle génération de filles” de 2024.
Lio
Au début des années 1980, alors que la chanson futile revient à la mode, une adolescente sexy en diable apparaît, avec une poignée de chansons en forme de sucres d’orge, au double, voire triple sens. Lio, femme enfant, endosse l’habit d’une Lolita un poil capricieuse, vaguement enjôleuse et toujours séduisante dans des chansons du genre pop synthétique assez entêtantes. Jamais satisfaite et quelque peu prédatrice, elle s’amuse avec les hommes et feint de se moquer des sentiments… Mais les caprices ont leurs limites semble nous dire la chanson… J’obtiens toujours c’que je veux, certes, mais à quel prix ? Notons que la chanson est écrite par des hommes !
Tu peux m'enlacer, m'embrasser, me passer. Un diamant à chaque doigt, c'est pas assez. Tu peux me faire tous mes caprices, tous mes vices En admettant même que tu puisses, faut que j'te…